Guinée : le regard critique de Mansour Kaba sur l‘avant-projet de la Constitution

Le président du parti Panafricain de Guinée (PAG), El Hadj Mansour Kaba, était ce samedi 15 septembre 2024 devant la presse pour s’exprimer sur la situation socio-politique dans le pays. La rencontre s’est tenue à la Maison de la presse, située au quartier Minière, dans la commune de Ratoma à Conakry.

Devant les sympathisants et militants du parti, Mansour Kaba, ex-candidat à la toute première élection présidentielle de décembre 1993, a donné son avis sur l’avant-projet de la nouvelle Constitution élaboré par le Conseil national de la transition.

M. Kaba a indiqué que les auteurs du projet de Constitution semblent proposer au peuple de Guinée « un projet de Constitution qui relève de l’An 1 de la République de Guinée, c’est-à-dire octobre 1958, sans aucune considération pour les années antérieures. Le préambule devrait signaler ce que nous sommes aujourd’hui et où nous voulons aller demain. Or, l’État guinéen est dans sa soixante-sixième année d’existence », a souligné Mansour Kaba.

Mansour Kaba a également déclaré que la Guinée a connu plusieurs constitutions et lois fondamentales, d’où l’impérieuse nécessité d’évoquer dans un préambule les conditions de refondation de l’État guinéen.

Le président du parti PAG a rappelé qu’il s’agit de mentionner dans ce préambule les garanties selon lesquelles : « Ni le Président de la Transition, ni aucun membre du CNRD, du gouvernement et du CNT ne pourra être candidat aux diverses élections qui mettront fin à la Transition. Ces principes ont également été retenus par la CEDEAO », a-t-il mentionné.

Et d’ajouter : « Toute négligence de cette obligation devra être considérée comme une porte ouverte à la trahison des engagements initiaux des responsables de la Transition. Tout le monde est témoin de ce qui est arrivé à l’équipe de Moussa Dadis Camara dans un cas semblable », a lancé le dirigeant politique.

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Sur la question relative à l’âge requis pour être candidat aux élections présidentielles, Mansour Kaba a insisté qu’il ne revient pas au CNT de déterminer l’âge d’un candidat potentiel, à plus forte raison autoriser les candidatures libres, qui, selon lui, constituent une discrimination. Pour lui, c’est une manière d’entraver les libertés fondamentales.

« Cette discrimination est intolérable, car elle retire aux citoyens la liberté de voter pour le candidat de leur choix. Le rôle d’une constitution n’est pas d’organiser cette discrimination arbitraire et attentatoire aux droits fondamentaux des Guinéens. Il faudra fixer des conditions draconiennes de santé mentale et physique, de probité morale ainsi que d’autres conditions financières pour les candidatures aux différentes élections communales, législatives et présidentielles. Il faut laisser aux citoyens le libre choix en matière de candidature et d’élection », a tranché le président du PAG.

Le président Mansour Kaba dit avoir eu l’impression que le Conseil national de la transition et le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) ne se concertent pas au sujet des partis politiques et du rôle qui leur est dévolu.

Plus loin, il a également souligné que le Conseil national de la transition devrait revoir le contenu de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, tant sur la forme que sur le fond, tout en tenant compte des réalités du pays.

Témoin de l’histoire politique de la Guinée et de celle de la sous-région où il a passé de nombreuses années, Mansour Kaba s’est dit surpris par la gestion publique des présidents qui se sont succédé à la tête de la Guinée, une gestion marquée par le vol, la destruction des biens patrimoniaux de l’État, etc.

M. Kaba a fait savoir que ces chefs d’État se sont permis de dilapider les patrimoines de l’État. Il a aussi affirmé que : « pour le cas d’Alpha Condé, autrefois considéré comme une personnalité noble, sorti des grandes écoles de droit de la Sorbonne en France, il s’est toujours battu pour devenir président, et il s’avère être le plus grand corrompu des chefs d’État africains ».

« Comment peut-il se permettre de s’accaparer des biens de l’État ? Aujourd’hui, il n’ose pas revenir en Guinée. Il le sait, dès qu’il rentre au pays, il ira en prison », a martelé Mansour Kaba.

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