La situation devient préoccupante pour les Guinéens résidant en Sierra Leone, en particulier à Freetown, la capitale. Ce lundi, plus de 300 d’entre eux ont été arrêtés et menacés d’expulsion. Toutefois, grâce à l’intervention de personnalités influentes, ces interpellations n’ont pas conduit à leur renvoi immédiat vers la Guinée.
Selon les autorités sierra-léonaises, ces arrestations étaient un acte de représailles. En effet, il y a quelques jours, plusieurs centaines de Sierra-Léonais ont été arrêtés puis expulsés de manière inattendue depuis Conakry. Une décision qui a provoqué surprise et indignation en Sierra Leone.
En réponse, la police sierra-léonaise a mené lundi une opération ciblée à Freetown, arrêtant près de 400 Guinéens et les embarquant dans des camions en direction de Pamelap, la principale frontière entre les deux pays. L’intervention rapide des députés sierra-léonais d’origine guinéenne ainsi que de la Coordination Haali Pular à Freetown a permis la libération des personnes interpellées.
Depuis ces événements, la communauté guinéenne vit dans la peur. Un vendeur de café, installé près du célèbre carrefour Eastern Police, s’est exprimé sous couvert d’anonymat.
« Eastern Police est un poste de police, et tout le monde connaît ce carrefour ici. Hier, je n’ai pas pu vendre et je ne vendrai pas aujourd’hui non plus. J’attendrai peut-être jusqu’à jeudi, le temps que la situation se calme. Je suis Guinéen, mais toute ma vie est ici : ma femme, mes enfants… Imaginez qu’on m’arrête soudainement pour me renvoyer en Guinée. Ce serait un coup dur, pour moi comme pour ma famille. », a-t-il dit
Ces tensions surviennent au moment où Julien Yombouno, nouvel ambassadeur de Guinée en Sierra Leone et ancien ministre sous le CNRD, prend officiellement ses fonctions. La semaine dernière, il a présenté ses lettres de créance au président sierra-léonais, Julius Maada Bio.
À Conakry, l’ambassade de Sierra Leone s’implique désormais activement dans la supervision des opérations visant à démanteler les lieux susceptibles d’abriter des activités illégales ou criminelles. Cet accord avec les autorités guinéennes vise à garantir que les prochaines interpellations de citoyens sierra-léonais seront effectuées dans le respect des procédures légales.