Riyad : Le sommet Arabie Saoudite-Afrique avec la présence de plusieurs putschistes

Riyad accueille, depuis hier jeudi, le sommet Arabie saoudite-Afrique avec la présence notable de plusieurs militaires putschistes comme le général gabonais Brice Oligui Nguema et le colonel guinéen Mamadi Doumbouya. 

En organisant cette rencontre avec les pays d’Afrique, l’Arabie saoudite souhaite non seulement consolider son leadership régional face à l’Iran, aux Emirats arabes unis ou au Qatar, mais aussi étendre son influence en Afrique subsaharienne.
En effet, la présence économique et diplomatique de l’Arabie saoudite en Afrique ne cesse de s’étendre depuis plusieurs années. Le royaume s’intéresse par exemple à la résolution des conflits, comme au Soudan, et n’hésite pas à utiliser l’islam, et surtout sa puissance financière, pour étendre son influence.

Un véritable débouché

Sur le plan des investissements, le marché africain constitue un débouché important pour les investissements dans le domaine des infrastructures ou de la santé. Mais Riyad s’intéresse aussi aux secteurs des mines et de la pétrochimie et ne s’embarrasse pour cela pas de considérations démocratiques.
Ainsi, le Gabon, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, des Etats dirigés par des militaires putschistes, et qui possèdent d’importantes réserves de manganèse, de bauxite, d’or ou d’uranium, sont présents au Forum de Riyad.
Selon le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan, les investissements saoudiens sur le continent s’élèveraient pour cette année à 75 milliards de dollars, et le royaume compte signer des accords d’une valeur de 533 millions de dollars avec les pays africains à travers le Fonds saoudien pour le développement.
Sur le plan idéologique, le royaume saoudien a aussi augmenté son financement pour l’enseignement de l’arabe et de l’islam, ceci notamment dans le but de contrer l’influence de l’Iran et du Qatar.
Ce dernier pays s’est en effet fortement impliqué dans le dialogue politique au Tchad, dont les conclusions ont été récemment paraphées à Doha.

Une opportunité à saisir

L’Arabie saoudite veut aussi profiter du faible développement de certains Etats africains, notamment des pays musulmans comme le Mali ou le Niger, qui sont à la recherche de financements en raison de l’impact des sanctions de la Cédéao.
Toutefois, le traitement des migrants africains en Arabie Saoudite est régulièrement critiqué par les organisations de droits humains qui dénoncent notamment des cas d’esclavage moderne.
En août dernier, l’ONG Human Rights Watch avait aussi documenté des assassinats ciblés de migrants éthiopiens à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite.
BB

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