Sénégal: le gouvernement veut augmenter le revenu par tête de 50% en cinq ans

Sénégal: le gouvernement veut augmenter le revenu par tête de 50% en cinq ans

Le gouvernement sénégalais compte augmenter le revenu par tête de 50% en cinq ans, dans une première phase de transformation en profondeur d’un Etat trop dépendant de l’extérieur et de la dette, a-t-il annoncé lundi (14.10.24).

Six mois après leur avènement, le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont présenté pour la première fois un plan pour les cinq prochaines années inscrit dans une stratégie à 25 ans, à un mois des législatives anticipées du 17 novembre.

Cette stratégie est censée rompre avec ce que M. Sonko a appelé « le cercle vicieux de (la) dépendance et du sous-développement » et tenir la promesse de changement systémique qui a assuré à M. Faye une éclatante victoire à la présidentielle en mars, dix jours après sa sortie de prison et après trois années de tensions politiques et sociales.

Lors de leurs premiers mois au pouvoir, MM. Faye et Sonko ont été confrontés à une majorité parlementaire hostile, issue des élections de 2022. Le président a dissous l’Assemblée nationale en septembre, et entend gagner en novembre une majorité qui lui donnera les moyens d’agir.

Le plan « Sénégal 2050: agenda national de transformation », supposé guider les politiques publiques, est « une vision pour un Sénégal qui n’aspire pas seulement à participer au monde de demain, mais à y jouer un rôle majeur, à être un acteur de premier plan dans la sous-région et un modèle de développement pour l’Afrique », a dit M. Faye.

MM. Faye et Sonko ont pris la tête d’un pays dans une situation difficile.

Les Sénégalais continuent à partir par centaines à bord de pirogues à destination de l’Europe au péril de leur vie.

L’Agence nationale de la statistique a fait état en septembre d’un taux de chômage de 21,6% au deuxième trimestre, en hausse de 3% par rapport à la même période de 2023. Le Fonds monétaire international a prédit une croissance ralentie, malgré le début de l’exploitation du pétrole et du gaz.

M. Sonko disait fin septembre avoir trouvé les comptes dans un état plus « catastrophique » qu’il ne l’imaginait.

Il a dénoncé lundi les « ravages des mauvais choix, des mauvaises pratiques de nos élites gouvernantes depuis l’Indépendance » en 1960. Lui et M. Faye ont évoqué une pauvreté touchant quatre Sénégalais sur dix, un indice de développement humain parmi les 25 plus faibles au monde, une économie ne valorisant pas ses ressources naturelles, un secteur privé et une industrie sous-dimensionnés, une gouvernance « souvent inefficace plombée par la corruption », selon les mots du Premier ministre.

« Ces choix généralement imposés ont non seulement limité notre potentiel de développement, mais aussi dépossédé le pays de la maîtrise de son destin », a dit M. Faye.

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