Le président angolais et président en exercice de l’Union africaine, João Lourenço, a plaidé mardi devant l’Assemblée générale des Nations unies pour une réforme urgente de l’organisation, dénonçant une « logique de deux poids et deux mesures » qui affaiblit son autorité.
« Il est urgent de revitaliser les Nations Unies pour qu’elles sortent de la situation intriquée dans laquelle elles se trouvent », a déclaré le chef de l’État angolais lors de la 80e Assemblée générale. Selon lui, les grandes puissances « s’éloignent des points de convergence minimums » nécessaires au dialogue et à la concertation.
Lourenço a critiqué la « passivité » des États membres face aux invasions de territoires et aux ingérences dans les affaires internes de pays souverains, affirmant que l’absence de réactions fermes a conduit à des « faits accomplis » à l’origine de plusieurs tensions actuelles.
Sur le conflit au Moyen-Orient, il a condamné les « représailles disproportionnées » d’Israël dans la bande de Gaza, tout en rappelant le droit de l’État hébreu à exister et à obtenir la libération des otages du 7 octobre. Il a en parallèle réaffirmé « le droit du peuple palestinien à un État indépendant et souverain » et jugé « très négative » l’exclusion de la délégation palestinienne de l’Assemblée.
Concernant la guerre en Ukraine, le président angolais a estimé que les dirigeants européens devraient dialoguer « non seulement avec le président Zelensky, mais aussi avec le président Poutine » dans l’intérêt de la paix et de la sécurité en Europe.
Il a par ailleurs appelé à la levée « sans conditions » de l’embargo américain contre Cuba, qualifiant de « mesure injuste et prolongée » le maintien de cette sanction, et défendu la « position commune africaine » qui réclame deux sièges permanents et cinq non permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité élargi.
João Lourenço a enfin souligné que la crise climatique représente « la plus grande menace existentielle de notre temps » et exhorté les pays industrialisés à « assumer pleinement leur responsabilité historique ».
A. K. Coulibaly