Le leader de l’opposition guinéenne s’est fait entendre à nouveau. Dans une sortie sur RFI, il a réitéré sa détermination à retourner en Guinée. Ce qui est pour Aly Souleymane Camara, analyste politique guinéen, un signe que Cellou Dalein Diallo est conscient de l’importance qu’il soit de retour.
« … je suis prêt à rentrer, même si les poursuites ne sont pas abandonnées », c’est la réponse de l’opposant guinéen à la question sur son retour en Guinée. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’il se montre déterminé à mettre fin à son exil. Seulement, il n’est pas encore passé à l’acte.
Selon Aly Souleymane Camara, analyste politique, si le numéro un de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée)
a décidé de retourner en Guinée, c’est : « parce qu’il (Cellou Dalein) sait que ce n’est qu’au pays qu’il peut se battre pour équilibrer les rapports de force entre le CNRD et les acteurs sociopolitiques du pays ».
L’interlocuteur ne voit pas d’inconvénient à ce que Cellou Dalein Diallo s’explique devant la justice de son pays sur ce dont il est accusé, à savoir la vente d’air Guinée à l’époque de Lansana Conté au pouvoir. Mais il prévient que l’arrestation de l’opposant risque de plonger la Guinée dans l’instabilité.
« Tous les militants et sympathisants de l’UFDG estiment que monsieur Cellou Dalein Diallo doit rentrer au pays faire face à la justice guinéenne et s’il est arrêté et empoisonné arbitrairement, cela va s’en dire que ses militants vont se lever pour battre le pavé. D’où la nécessité de se pencher sur les potentiels risques d’embrasement de la vie politique de notre pays », dit Aly Souleymane Camara.
Cellou Dalein Diallo vit en exil depuis deux ans. Dans son pays, il est visé par une instance judiciaire spécialement créée par le régime militaire en place. Dénommée CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières), elle s’intéresse principalement aux détournements de fonds à hauteur d’un milliard de francs guinéens ou plus.
Elle a déjà mis en prison plusieurs anciens du régime déchu. Elle les poursuit pour entre autres détournement, corruption et blanchiment. L’un des concernés est Kassory Fofana, dernier Premier Ministre sous Alpha Condé. Lui et beaucoup d’autres sont incarcérés à la Maison centrale de Conakry depuis deux ans.