La Libye a annoncé mardi vouloir intensifier le retour des migrants en situation irrégulière vers leurs pays d’origine afin d’éviter leur « installation permanente », a déclaré le ministre de l’Intérieur Imad Trabelsi. Ce pays d’Afrique du Nord, situé à environ 300 km des côtes italiennes, reste l’un des principaux points de départ pour les traversées clandestines vers l’Europe.
Depuis octobre, Tripoli a lancé un nouveau programme de retours coordonnés avec les ambassades des pays concernés. En décembre, des milliers de migrants seront rapatriés vers le Tchad, la Somalie, le Mali et la Syrie, à raison de deux vols hebdomadaires, a précisé le ministre. « La rue libyenne est en ébullition et s’oppose à tout projet d’installation permanente », a-t-il insisté.
Selon Imad Trabelsi, trois millions de migrants sont entrés illégalement en Libye depuis 2010, dont 70 % sont des familles, alimentant la crainte d’une implantation durable. Le gouvernement prévoit un traitement différencié pour les Soudanais, leur offrant un accès aux soins et à l’éducation, en raison de la guerre qui ravage leur pays depuis avril 2023 et qui a poussé 500.000 à 700.000 personnes à fuir vers la Libye.
Des interceptions en mer et des abus persistants
La Libye reste une zone de transit majeure pour les migrants cherchant à rejoindre l’Europe.
En 2025, 25.286 personnes, dont un millier d’enfants, ont été interceptées par les garde-côtes libyens, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).
Depuis la chute de Kadhafi en 2011, le pays est plongé dans l’instabilité, favorisant la traite de personnes et des abus graves contre les migrants, tels que l’extorsion et l’esclavage, selon l’ONU et des ONG. Le ministre libyen a exhorté l’Union européenne, l’Union africaine et les pays arabes à soutenir davantage ses efforts, jugeant l’aide actuelle « très limitée » au regard des « efforts significatifs » déployés pour contrôler les flux migratoires.
L’ambassadeur européen en Libye, Nicola Orlando, a assuré que l’UE entend faciliter les retours humanitaires volontaires, tout en rappelant que ces opérations doivent respecter les normes internationales des droits humains.
B.B







