Le décès en détention de l’opposant camerounais Anicet Ekane continue de susciter l’émoi. Sa famille a formellement refusé l’autopsie prévue ce mardi par les autorités, exprimant de sérieuses réserves sur la procédure. Le corps d’Anicet Ekane, figure respectée de la vie politique pour sa constance, se trouve à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé depuis lundi, après l’annonce choc de sa mort.
Une méfiance face à la procédure
Les proches de l’opposant, par la voix de leurs avocats, dénoncent une « précipitation » des autorités. « Le cadre des enquêtes annoncées dans la foulée par les autorités est encore inconnu. Cette précipitation nous inquiète », a déclaré Maître Hippolyte Meli.
La famille s’est opposée à cette autopsie non concertée, craignant une procédure menée par des légistes désignés par les mêmes autorités qui avaient la responsabilité de la détention d’Anicet Ekane. Elle réclame une autopsie contradictoire avec des médecins qu’elle désignera.
Dans sa quête de vérité et de responsabilités, l’entourage sollicite également l’appui d’avocats du Barreau de Paris.
Des accusations graves de l’opposition
Détenu depuis le 24 octobre, le septuagénaire souffrait d’insuffisance respiratoire, un état de santé précaire sur lequel ses avocats avaient alerté à plusieurs reprises.
Le parti d’opposition MRC dénonce un décès qui « n’est pas un accident de parcours » mais « l’exécution d’une sentence politique préméditée », mettant directement en cause le secrétariat d’État à la Défense. Le parti d’Anicet Ekane, l’UPC-Manidem, va plus loin en parlant de « crime d’État », affirmant que l’opposant a été privé de son extracteur d’oxygène et d’accès à un pneumologue.
Face à la vague d’indignation, le porte-parole du gouvernement, René-Emmanuel Sadi, a assuré lundi que le détenu avait bénéficié des soins appropriés, appelant à la retenue pour éviter toute « instrumentalisation inopportune » pouvant nuire à l’ordre public.







