Bénin : un café presse initié autour de la loi sur la SSR

Bénin : un café presse initié autour de la loi sur la SSR

Considérant le rôle clé des médias dans la diffusion d’une information juste, éclairée et contextualisée sur des questions sensibles et d’intérêt, le Réseau des Journalistes pour les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive au Bénin (RJ-DSSR Bénin) a organisé à Cotonou, un café presse. Au cœur de ladite causerie, la loi relative à la santé sexuelle et de la reproduction en vigueur dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest francophone.

Le droit à la santé sexuelle et reproductive est perçu dans le monde de plusieurs manières, plus particulièrement l’avortement. En effet, plusieurs femmes qui pratiquent l’avortement de façon clandestine en meurent. Des familles ont alors longtemps pleuré la perte d’un enfant, d’une épouse, d’une mère partie tragiquement à la suite d’un avortement compliqué. Ces blessures sont sans aucun doute irréparables. Et, pour éviter ce drame qui se jouait sous les yeux, le Bénin a adopté une loi dans ce sens ; ceci après la conformité à la constitution par la décision DCC 03-030 du 28 février 2003 de la cour constitutionnelle. Au fil des ans, le législateur béninois, au regard des nombreuses déviances constatées, a opté pour une loi progressiste dont la vulgarisation préoccupe nombre d’organisations notamment le Réseau des Journalistes pour les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive au Bénin (RJ-DSSR Bénin) que préside Madame Olive Fleur OUSSOUGOE.

Engagé foncièrement dans la lutte contre les amalgames autour de la loi, ledit réseau ne manque pas d’occasions pour attirer l’attention des faiseurs d’opinion pour une bonne appropriation du contenu des textes en la matière. D’après la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun, plus d’une trentaine de patrons de presse, de professionnels des médias, acteurs de la société civile et de spécialistes de la question étaient au rendez-vous ce 05.06.25 tenu dans un cadre au décor féérique dans la capitale économique du Bénin, Cotonou. Occasion pour la belle brochette de spécialistes pour les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR), d’entretenir les participants qui sentaient véritablement le besoin de mieux cerner les tenants et les aboutissants de la loi en question. Il s’agit bien de la loi n°2021-12 du 20 décembre 2021 modifiant et complétant la loi n°2003-04 du 03 mars 2003.

Passant en revue les contours de ladite loi, Elvis SERIKI, Fulbert ADJIMEHOSSOU, Dr Raphaël TOTOGNON et d’autres spécialistes engagés pour la cause, ont fait toucher du doigt aux participants présents, les réels traits émis au travers des textes. Après une série de communications entrecoupées de riches échanges, les participants disent à l’unanimité être mieux aguerris et résolument déterminés à jouer davantage leur partition pour favoriser l’atteinte des objectifs notamment le changement de mentalités aux ‘’âmes’’ abonnées à l’avortement clandestin malgré tous les efforts constants des gouvernants à sauver des vies humaines.

Selon A. O., « il est clair que cette initiative apporte de plus-value à l’ensemble des acteurs présents et représentés. Elle vient d’abord justifier l’opportunité de l’acte parlementaire et responsabiliser les acteurs des médias que nous sommes dans notre rôle d’éveil continu de conscience. La qualité et l’apport des communicateurs prouvent à suffisance que le RJ-DSSR Bénin se préoccupe vraiment du sujet. Mention spéciale au réseau et à sa présidente pour l’idée géniale de café presse. Que ce genre d’initiative soit démultiplié dans les régions. » Les organisateurs de leur côté précisent que la loi béninoise sur la santé sexuelle et reproductive est l’une des plus progressistes du continent africain. Pourtant, elle reste encore peu connue du grand public et parfois sujette à des incompréhensions. « Ce café presse est pensé comme un espace de dialogue ouvert et informel entre partons de presse, grands reporters, experts juridiques et médicaux pour mieux comprendre les contours de la loi, répondre aux interrogations, partager des pistes de collaboration… »

Notons que l’avortement sécurisé est un avortement légal, qui est fait selon les conditions prévues par la loi. C’est un avortement qui est médicalisé, sûr et sécurisé. C’est d’ailleurs une mesure de santé publique. Ainsi, les femmes dans le tourment et sans informations justes qui se livrent clandestinement aux structures illégales qui leur offrent la voie de la mort ou celle des séquelles à vie, doivent désormais rebrousser chemin et se conformer sans parti pris, à la loi. Cela dit, rappelle le média béninois, les textes existants en République du Bénin, font leur chemin et la finalité, c’est qu’ils arrivent à faire changer la courbe. Avis alors aux uns et aux autres.

Sidoine AHONONGA

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