Les namibiens sont appelés aux urnes ce mercredi 27 novembre pour un double scrutin. Des élections législatives et présidentielles les plus incertaines de l’histoire du pays puisque le swapo, parti historique au pouvoir représenté par sa candidate Netumbo Nandi-Ndaitwah qui est en passe de devenir la première femme présidente du pays risque d’être contraint à un inédit second tour.
1,5 millions d’électeurs inscrits sont attendus jusqu’à 21h (19 heures GMT) et le dépouillement est prévu plus tard samedi selon la commission électorale.
Surnommée, NNN, la candidate de la Swapo, âgée de 72 ans fait face à l’ex dentiste et avocat Panduleni Itula 67 ans fondateur du parti des patriotes indépendants (IPC) crée en 2020.
Si Netumbo a appelé les namibiens à voter massivement et à faire » le choix pour les cinq prochaines années de leur vie » au sortir de son bureau de vote, l’ex dentiste quant à lui s’est dit optimiste et confiant pour les résultats pour lesquels ils seront vainqueurs, a t’il assuré après son vote dans le township de Katutura.
Dans ce pays d’Afrique australe, le chômage en masse, les inégalités persistantes et le renouvellement des générations ont fini par créer un désamour pour la swapo.
Pour trois décennies de règne de ce mouvement d’inspiration marxiste du temps de la lutte, la Namibie est après l’Afrique du Sud, le deuxième pays le plus inégalitaire de la planète d’après la Banque mondiale.
Seulement, un tournant historique se dessine depuis l’ouverture des bureaux de vote à 7h. Les longues files d’attente témoignent de l’engouement des namibiens avec une forte présence de jeunes électeurs. Beaucoup rejettent le bilan de la swapo après 34 ans de règne même si l’idée d’avoir une femme présidente enchante bon nombre d’entre eux. 46% des 18-34 ans étaient sans emploi selon les derniers chiffres de 2018.
Ce parti historique qui a combattu pour l’indépendance du pays comme l’Afrique du Sud dans les années 1990 risque d’avoir le même sort que ses partis de libération frères dans la région. Comme c’est le cas récemment de l’ANC en Afrique du Sud qui a perdu sa majorité absolue et le BDP au pouvoir depuis 1966 au Botswana qui a été balayé.