Dans une interview exclusive accordée à Les Nouvelles d’Afrique, le Premier ministre et Ministre des affaires étrangères de la transition civile en exil du Mali, AG Ahmedou Mohamed, a dévoilé les ambitions et les défis de son gouvernement en exil. Face à une junte militaire solidement implantée et une communauté internationale hésitante, le gouvernement en exil propose un projet audacieux de fédéralisme pour sortir le Mali de l’impasse actuelle.
Une démission controversée
L’entretien débute par une clarification sur la démission de son prédécesseur, Cheick Mohamed Cherif Koné, un grand magistrat reconnu pour sa lutte contre l’illégitimité de la junte militaire dirigée par Assimi Goita. Mohamed explique que Koné, bien qu’un grand homme de l’administration judiciaire malienne, n’a pas su rassembler le gouvernement en exil autour du projet de fédéralisme, ce qui a conduit à des tensions internes et à sa démission.
Un projet politique clair : Le fédéralisme
Le concept de la transition civile en exil, initié par Adaman Touré, vise à proposer un modèle fédéraliste pour le Mali. Ce projet, explique Mohamed, « est conçu pour instaurer un nouvel ordre constitutionnel démocratique et inviolable, une alternative nécessaire pour un Mali sans les ténèbres imposées par la junte actuelle ».
Accusations de clivage
Répondant aux accusations de clivage, Mohamed insiste sur le fait que leur projet ne leur appartient pas, mais qu’il est destiné aux Maliens conscients et désireux d’un changement réel. Il appelle à l’unité pour imposer ce projet à la junte, soulignant que la crédibilité d’un projet politique est essentielle pour déloger Assimi Goita.
Inaudibilité internationale
L’invisibilité sur la scène internationale est, selon Mohamed, une conséquence de la préférence des partenaires internationaux pour leurs propres élites politiques. Cependant, il affirme que le gouvernement en exil continue à plaider pour un changement significatif et propose un modèle alternatif basé sur des idées nouvelles pour le Mali.
Pression sur la Junte militaire
Le Premier ministre explique que leur mouvement exerce une pression constante sur la junte, malgré les défis énormes. Leur objectif est d’organiser des élections libres et transparentes, malgré la répression des partis politiques et associations au Mali.
Des conditions terrifiantes
Les conditions actuelles au Mali, selon Mohamed, sont exacerbées par la présence de mercenaires russes de Wagner qui commettent des atrocités contre les civils. Cette situation tragique renforce la détermination du gouvernement en exil à proposer des solutions viables pour le futur du Mali.
Stratégie de communication et partenariats
Enfin, Mohamed souligne l’importance de la crédibilité et de l’inclusion dans leur stratégie. Bien qu’ils cherchent des partenaires internationaux, leur priorité reste de gagner la confiance des Maliens pour mener à bien leur projet de fédéralisme.
Le gouvernement de transition civile en exil du Mali, dirigé par AG Ahmedou Mohamed, semble s’efforcer de proposer une vision alternative pour le Mali. Malgré les défis internes et externes, ils continuent à plaider pour un changement fédéraliste, un modèle qu’ils estiment être la clé pour un avenir démocratique et stable pour le Mali.