Le déploiement de la Force en attente de la Cedeao au Bénin relance le débat sur la cohérence et la crédibilité de l’organisation régionale. Présentée comme un outil de dissuasion contre les coups d’État, cette intervention contraste fortement avec l’inaction de la Cedeao lors de la récente crise en Guinée-Bissau, où la force est pourtant restée silencieuse.
Une démonstration de force au Bénin
L’envoi de troupes au Bénin vise officiellement à prévenir toute tentative de déstabilisation et à rassurer les institutions fragilisées. Pour le président Tinubu, il s’agit aussi de réaffirmer l’autorité d’une Cedeao affaiblie par les coups d’État successifs dans la région.
Une dissuasion aux résultats incertains
Si la présence militaire est censée intimider d’éventuels mutins, l’expérience récente montre ses limites : Mali, Burkina, Niger, Guinée… la Cedeao n’a pas su empêcher les putschs. Sans traitement des tensions internes propres à chaque pays, la dissuasion reste largement symbolique.
Le cas embarrassant de la Guinée-Bissau
Face à la crise à Bissau, l’organisation est restée silencieuse. Pourtant, Tinubu a accueilli le président Embaló à Abuja et accordé l’exil à Dias, un acteur central de la crise. Une attitude qui alimente l’idée d’un traitement différencié selon les alliances politiques du moment.
Une crédibilité en jeu
Ce contraste entre fermeté au Bénin et prudence en Guinée-Bissau renforce l’impression d’une Cedeao à géométrie variable. Pour renforcer sa légitimité, l’organisation devra clarifier ses critères d’intervention et appliquer ses principes de manière uniforme.







