Sur le terrain de combat, dans les médias, et même à l’ONU, la tension entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ne cesse de s’intensifier. Deux présidents, d’accord que sur leurs désaccords. L’accalmie est encore loin entre les deux pays. Les autorités s’affrontent par une passe d’armes médiatique alors que les combats font rage dans l’Est de la RDC. Des milliers de civils sont contraints de fuir leurs domiciles pour échapper à la guerre. Dans cette région, les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, affrontent l’armée congolaise. C’est un conflit qu’aucun accord de paix n’a, jusqu’à présent, réussi à résoudre durablement. Après l’allocution du président congolais à l’Assemblée générale des Nations unies, accusant ouvertement son voisin, la réponse de Kigali n’a pas tardé. Coup sur coup !
La RDC appelle à la reconnaissance d’un génocide
À la tribune des Nations unies, le président congolais, Félix Tshisekedi, a lancé un appel vibrant à la communauté internationale face à la situation dramatique de son pays. Il a demandé aux États membres de reconnaître ce qu’il qualifie de « génocide congolais ». « Nous attendons qu’elle se tienne, avec constance et courage, du côté du droit », a-t-il déclaré.
Le président a souligné que le processus diplomatique en cours avec toutes les parties au conflit n’excluait pas la recherche de justice et de réparations. Il a rappelé les accords de paix signés, mais a insisté sur le fait qu’« une paix factice, bâtie sur l’impunité et l’oubli, n’est qu’un armistice précaire ».
Kigali se défend et contre-attaque
La réplique de Kigali aux accusations du chef d’État congolais a été immédiate. Sur X, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a, à son tour, accusé Kinshasa d’alimenter le conflit. Selon lui, Félix Tshisekedi « soutient en argent et en armes les milices Wazalendo, alliées de l’armée congolaise, qui sont accusées de s’en être pris à plusieurs officiers des FARDC, pour le simple crime d’être nés Tutsi ». Olivier Nduhungirehe a poursuivi en accusant ces milices d’avoir donné un ultimatum aux Banyamulenge et aux autres Congolais Tutsis pour qu’ils quittent le territoire et « retournent chez eux au Rwanda ».
Alors que les dirigeants des deux pays s’accusent mutuellement, des milliers de civils continuent de fuir la guerre qui fait rage dans l’Est de la RDC.