Pour réussir la mobilisation des ressources propres dans une commune, il faut miser au-delà de tout sur les taxes collectées au niveau des gares routières. En effet, cela permet de gravir des échelons dans l’atteinte des objectifs de développement. Mais à des endroits, des ratés sont notés.
Dans la ville capitale du Bénin, Porto-Novo, des situations font réagir l’autorité municipale. Charlemagne YANKOTY affiche une fermeté sans équivoque face aux pratiques frauduleuses observées dans le système de tickets de transport urbain. L’édile de la ville déplore même la complicité entre acteurs de la chaine. Il se pose une question formelle. Comment s’organise la gestion des tickets au niveau des gares routières ? A cet effet, la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun interroge dans le Grand Direct (11H 45 GMT) de ce mardi 27 mai 2025, le président de l’Association des Conducteurs et Transporteurs du Bénin (ACTB), Marcel HOUNKANRIN. Celui-ci a fait savoir que les gares routières doivent générer de ressources aux communes.
S’appuyant sur les réalités observées, il a indiqué que « dans la ville de Porto-Novo, il y avait un arrêté dûment signé par l’ex-maire de la ville, Emmanuel ZOSSOU. » Selon ledit arrêté, il doit avoir sur chaque gare routière, des acteurs en mission pour la mairie et un gestionnaire. « Donc, en réalité, seule la mairie a la compétence de la gestion des gares routières conformément à la loi. Et que tous ses auxiliaires, contrôleurs et gestionnaires sont tous des agents de la mairie. Donc, sur les gares routières de Porto-Novo, les auxiliaires de la recette qui sont les agents de la mairie qui sont là pour délivrer des tickets et il y a sur chaque gare routière, un gestionnaire qui est un cadre de la mairie. Maintenant, en ce qui concerne les contrôleurs, la mairie de Porto-Novo préfère créer des postes de contrôle dans la ville afin de permettre et d’éradiquer complètement les chargements hors parc… »
Marcel HOUNKANRIN note que dès la mise en place de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation par le gouvernement qui a instauré le secrétariat exécutif, « celle de Porto-Novo avait mis en place une brigade économique pour pouvoir veiller sur le chargement et le déchargement hors parc dans la ville de Porto-Novo. Et, c’est là où le système est complètement bouleversé. La mobilisation des ressources sur les gares routières, ça ne concerne personne que les mairies. En réalité, c’est à chaque mairie de mettre une disposition en place pour pouvoir mieux éveiller pour la mobilisation propre sur les gares routières… »
Le président de l’Association des Conducteurs et Transporteurs du Bénin (ACTB) explique que la délivrance des tickets respecte des principes sacro-saints. « Aucune association syndicale, ni organisation syndicale n’a pas le droit de s’immixer dans la délivrance des valeurs inactives de la mairie sur les gares routières. C’est interdit depuis le 26 août 2020… » Il salue la réaction du maire et demande de faire le ménage. A l’en croire, « l’ACTB joue toujours son rôle. Nous nous sommes là pour la lutte contre le rançonnement et la corruption, la dénonciation de ses irrégularités. Et, je tiens à vous dire que nous l’avons déjà fait. »
Cet acteur du transport terrestre met l’accent sur la chaine de mobilisation des ressources. Selon lui, cela doit rester sous la compétence de celui qu’il faut notamment du chef service équipements marchands pour obtenir les résultats escomptés.
Sidoine AHONONGA