Mali : l’histoire va-t-elle se répéter  ?

Mali : l'histoire va-t-elle se répéter  ?

Une coalition de partis politiques s’oppose désormais à la dissolution des partis au Mali. Cette mesuré est une recommandation issue d’une concertation organisée, fin avril, par le pouvoir militaire.

Une concertation boudée par les principaux partis politiques. Les partis réclament un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais les autorités militaires de transition continuent de se maintenir au pouvoir. Et l’exécutif a annoncé l’abrogation de la loi qui encadre le fonctionnement des partis politiques. Cette décision pourrait, selon de nombreux juristes, ouvrir la voie à la dissolution des partis, dans un pays où le multipartisme était un acquis reconnu depuis la constitution de 1991.

C’est dans ce climat de tension politique que des centaines de personnes ont manifesté à Bamako (samedi et dimanche) à l’appel d’une large coalition de partis politiques pour dénoncer l’attitude autocratique du pouvoir militaire en place. Ces partis politiques avaient boycotté les consultations nationales et ils s’opposent à toute confiscation du pouvoir par le général Assimi Goïta, récemment élevé au rang de président de la République pour cinq années renouvelables.

Assimi Goïta, au pouvoir depuis le putsch d’août 2020, n’a pas été élu. Il ne possède pas d’autre légitimité que celle d’un soutien populaire supposé, mis en avant par les militaires, mais difficile à vérifier dans un pays où la répression restreint les libertés fondamentales des citoyens.

Pourquoi est-ce que le pouvoir militaire au Mali voudrait dissoudre les partis politiques ? 

En interrogeant des acteurs politiques et des analystes maliens, la plupart d’entre eux estiment que Bamako veut emboîter le pas aux juntes militaires en place à Niamey et à Ouagadougou. Car la situation est similaire au Niger et au Burkina Faso, deux pays qui forment, avec le Mali, l’Alliance des États du Sahel.
Au Mali, depuis le coup d’État de 2020 et de 2021, plusieurs organisations à caractère politique ont déjà été dissoutes. Jamais le multipartisme, les libertés d’expression et d’association n’ont été menacés de la sorte au Mali depuis l’avènement de la démocratie, dans les années 1990.

Faut-il craindre une escalade de la violence si les partis politiques bravent l’autorité militaire  ?

Difficile de savoir par où la goutte d’eau va faire déborder le vase dans un pays où les habitants ont vu parfois dans le coup d’État militaire perpétré par Assimi Goîta une solution à court terme. Mais à mesure que la période de transition se prolonge, des citoyens s’interrogent sur la réalité de la volonté, affichée par les militaires, de restaurer l’Etat de droit et la démocratie.

Il ne faudrait pas non plus perdre de vue que des figures politiques comme l’imam Dicko voire Choguel Maïga – pour ne citer que ceux-là – ne sont plus sur la même longueur d’onde que les militaires. La configuration politique s’est donc complexifiée entre d’un côté des militaires au pouvoir et de l’autre des acteurs du monde sociopolitique qui se tentent de rdestaurer l’État de droit au Mali.

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