Le tabac rend malade, appauvrit et tue

L’usage du tabac continue son petit bonhomme de chemin malgré les appels incessants de ses détracteurs pour son éradication. Ce 31 mai encore, il cristallise les attentions et est au centre des discussions en marge de la célébration de la journée mondiale sans tabac.

L’organisation mondiale de la santé a partagé une étude réalisée sur 16 pays africains. Elle met en exergue une hausse élevée des taxes sur le tabac qui pourrait constituer une solution quant à l’arrêt définitif ou la réduction de la consommation des jeunes fumeurs.

Trois jours avant cette célébration, le coordonnateur du forum civil sénégalais, Birahim Seck appelait déjà le gouvernement sénégalais à une taxation du prix du tabac pour sauver la jeunesse sénégalaise.

En marge d’un atelier avec les journalistes en santé population et développement, Birahim signifiait que « tous les experts ont montré que la jeunesse sénégalaise est entrain d’être »tuée  » au sens figuré comme propre par le tabagisme « 

En effet, l’étude fait état d’un taux élevé de tabagisme chez les jeunes. 17,8,% au Zimbabwe, plus de 10% aux Seychelles, en Mauritanie et à Madagascar, 6,5% à 9,5% en Algérie, au Cameroun, au Gabon et en Gambie.

La plupart des fumeurs adultes commencent à fumer avant l’âge de 20 ans lit on dans le rapport de l’OMS.

Qui mieux que les gouvernants sont en mesure de mettre en oeuvre des politiques de lutte pour réduire la consommation de produits de tabac.

Au Sénégal ,Abdou Aziz Kassé, cancérologue est d’avis qu’actuellement la balle est dans le camp du président de la République puisque les contours autour de l’interdiction du tabac à travers l’application de la loi 2014 sont déposés sur la table de ce dernier.

Ce militant de la cause anti tabac affirme que la loi de 2014 a été longuement discutée avec toutes les parties prenantes, le ministère de la santé notamment.

En vigueur depuis 2016, la loi interdit de fumer dans les lieux publics.

Aussi la vente de tabac aux mineurs a été interdite comme la commercialisation de cigarettes à moins de 200 mètres d’une école ou d’un hôpital sous peine de lourdes amendes et d’un à trois ans d’emprisonnement.

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Cependant, dans son application, elle vacille car les jeunes s’adonnent à l’usage des dérivés comme la cigarette électronique encore appelée « chicha ».

Fréquemment utilisé par les jeunes, la chicha attire par sa composition qui est constituée de 30% de tabac et 70% de mélasse. La mélasse étant un mélange de miel et de fruits auquel on ajoute un arôme artificiel. Une alternative à la cigarette proprement dite.

L’OMS considére par ailleurs, ces taxes sur le tabac comme l’une des mesures les plus efficaces et les plus économiques pour lutter contre ce fléau.

Birahim Seck juge impératif pour l’Etat cette taxation davantage sur les prix du tabac pour le rendre inaccessible.

Le cancérologue Kassé est formel sur ce point  » Si un paquet de cigarettes coûtait par exemple 5000f un jeune fumeur réfléchirait par deux fois avant de l’acheter » . Ce qui veut dire que la taxation devient une priorité.

Après les maladies irréversibles que le tabac peut causer, viennent ensuite les dépenses hors de portée à la charge de malades atteints de cancers post tabagiques d’après Seck, qui interpelle le gouvernement sénégalais à oeuvrer pour l’interdiction définitive du tabagisme dans les lieux publics.

Par ailleurs, les données du dernier rapport de l’OMS renseignent que les pays africains sont les moins performants en matière de taxation du tabac.

En effet, les droits d’accise(impôt indirect perçu sur la consommation) représentent moins de 30% du prix des paquets de cigarettes les plus populaires.

A en croire cette étude, six des dix pays où les cigarettes sont les moins chères se trouvent en Afrique.
D’où la nécessaire augmentation des prix des cigarettes qui s’avèrent dès lors un outil puissant pour encourager les jeunes à arrêter de fumer ou à moins fumer.

Principale cause de santé publique, le tabagisme fait plus de 8 millions de morts chaque année dans le monde dont 7 millions dus à la consommation directe de tabac et quelques 1,3 millions sont des non fumeurs involontairement exposés à la fumée du tabac.

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