L’artiste ivoirien Fior 2 Bior est l’une des révélations de la musique urbaine de Côte d’Ivoire. Aux côtés des grands noms comme Magic System, le jeune artiste fait son qui force l’admiration et le positionnement comme l’une des valeurs prometteuses de la scène musicale africaine. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Fior 2 Bior explique où comment tout a commencé via les réseaux sociaux.
Lesnouvellesdafrique.info : Bonjour Fior 2 Bior.
Fior de Bior : Bonjour.
Lesnouvellesdafrique.info : D’où vient ton nom d’artiste Fior 2 Bior ?
Fior de Bior : Fior 2 Bior, c’est mon nom d’artiste et c’est un personnage un peu mythique. C’est le Fior en même temps que le Bior. C’est l’union de deux personnes. Donc, voilà pourquoi la Foire de Bior.
Lesnouvellesdafrique.info : Mais on dit aussi que vous avez plusieurs personnalités
Fior de Bior : Oui, évidemment. Raison pour laquelle j’explique que je suis le Fior et le Bior, donc, j’ai plusieurs personnalités. Je peux être Boir le lundi, le mardi, et Fior le mercredi, c’est comme ça, c’est la routine. Voilà, c’est le Saint-Esprit qui descend chaque jour.
Lesnouvellesdafrique.info : Et alors pour nous, pour les gens qui ne comprennent pas, Fior, c’est quoi ?
Fior de Bior : Fior, à la base, c’est mon nom d’artiste. C’est un peu personnel qui fait un peu ma particularité.
Lesnouvellesdafrique.info : Et cela n’a rien à voir avec la fleur ?
Fior de Bior : Non pas du tout.
Lesnouvellesdafrique.info : Et le Bior, c’est quoi ?
Fior de Bior : Le Bior, évidemment, c’est pareil, c’est le Fior, en même temps, c’est le Bior, c’est le Saint-Esprit, c’est la descente du Saint-Esprit. C’est le bobaraba.
Lesnouvellesdafrique.info : Voilà. Alors, il y a un autre surnom, le bobarada.
Fior de Bior : Le bobarada. C’est mon style de musique. C’est la variété faite du rap et de l’ambiance en même temps, c’est plusieurs sonorités en même temps. Voilà pourquoi j’ai décidé d’appeler ça le bobarada parce que c’est un mélange un peu particulier.
Lesnouvellesdafrique.info : Alors, c’est seulement votre style à vous ou bien il y a une personne qui le pratique aussi ?
Fior de Bior : Non, il n’y a personne d’autre. Je suis le seul et unique qui fait le bobarada. Il n’y a personne d’autre.
Lesnouvellesdafrique.info : C’est quoi la définition de bobarada ?
Fior de Bior : Le bobarada, c’est comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est bien un peu de tout. C’est toujours être jovial avec une bonne humeur, toujours communiquer. L’humour, la bonne humeur, l’ambiance surtout. C’est un mélange de tout cela, l’ambiance, le rap, la bonne humeur, la comédie etc.
Lesnouvellesdafrique.info : Alors tout a commencé à Anoumabo, parce que vous êtes un enfant d’Anoumabo. Aujourd’hui, Anoumabo est devenu un quartier mythique grâce au groupe Magic System. Qu’a fait Anoumabo pour vous ?
Fior de Bior : Bon, Anoumabo, c’est toute une histoire. C’est depuis l’enfance, parce que je suis né à Anoumabo. Mon succès même, c’est venu d’Anoumabo aussi. Tout est parti de là. Anoumabo est un village mythique comme on le dit qui regorge assez de célébrités. Et c’est une fierté pour moi d’être de ce village-là.
Lesnouvellesdafrique.info : Alors, à la base, vous avez commencé sur Instagram. Comment c’était le début, ce n’était pas de la musique pure non ?
Fior de Bior : Non, à la base, c’était juste des vidéos un peu comiques. Il y avait aussi de la musique, mais pas vraiment. Je voulais juste m’amuser et c’était tout. Des freestyles, sur ma page Instagram, pour égayer un peu le public. Et c’est de là que c’est parti, les gens ont bien aimé. Il y a Niska qui est venu vers le mouvement, qui a donné sa partition, qui a complété le son. Donc ça a créé un boom. Et c’est parti de là.
Lesnouvellesdafrique.info : Et comment on fait un buzz ? C’est quoi la recette ?
Fior de Bior : Le buzz, c’est juste à la base, tu fais une vidéo, ça devient viral sur le net, tout le monde en parle, ça on appelle le Buzz. Donc, à chaque fois que je faisais une sortie, c’était toujours comme ça. C’est de pouvoir créer un buzz autour de soi et de créer une vidéo un peu qui marquent l’esprit des gens. C’est ce qui reste dans l’esprit des gens. On dit toujours : le borarada a frappé, Fior 2 Bior a encore gâté le coin. Donc c’est comme ça, on me reconnaît.
Lesnouvellesdafrique.info : Est-ce que c’est vraiment du style Magic System car beaucoup de gens disent que vous êtes un peu un enfant du groupe Magic System…
Fior de Bior : Bien personnellement, A’Salfo était plus proche de mon père. Il était beaucoup lié à la famille, il venait beaucoup à la maison. Donc, après le décès de mon père, il a vu que j’étais dans la musique et étant son neveu, son petit, vu qu’il était plus proche de mon père, il est devenu tout de suite aussi comme un père pour moi, comme un grand frère. Il m’a adopté comme un petit frère. C’est de là que c’est parti. Il m’a épaulé, il m’a donné des coups de main à chaque fois. Il me donne des conseils, il essaie vraiment de pousser ma carrière.
Lesnouvellesdafrique.info : Et ton papa était un député non ? Et vous avez tous vécu toujours à Anoumabo ?
Fior de Bior : Oui, parce que papa aussi l’aimait bien. Il avait l’esprit ouvert. C’est pas parce que tu es député ou tu es mieux placé que tu ne vas pas te permettre d’aller dans un quartier. À Anoumabo, tout le monde est modeste. On vit ensemble, en parfaite harmonie. Papa était plus à l’aise là-bas, c’est pourquoi il a décidé d’y vivre. Malgré son succès, malgré sa personnalité, il a toujours voulu d’être à Anoumabo et c’est l’image que je retiens de lui.
Lesnouvellesdafrique.info : Mais toi, tu as quitté Anoumabo.
Fior de Bior : Bon, moi, j’ai quitté à cause de mon boulot, et par rapport à la famille aussi, vu ma femme, mon enfant, etc. Donc, pour bien encadrer tout ça, j’ai décidé de bien me mettre quelque part. Mais je suis toujours à Anoumabo. Chaque matin, je vais à Anoumabo, chaque soir, je mange à Anoumabo…Attiéké, foufou, sauce graine, je suis toujours à Anoumabo.
Super ! On dit que vous étiez un garçon timide. Comment un garçon timide devient-t-il une Star ?
Fior de Bior : C’est vrai. Mais je crois que le décès de mon père a vraiment fait basculer les choses, a changé beaucoup de choses dans ma vie. J’étais un peu dépité. C’est vrai. Vous voyez, vous ne manquez de rien, vous êtes toujours à la maison, tout va bien. Mais après tout, vous voyez que votre papa qui vous soutient n’est plus là. C’est un coup de foudre qu’on n’arrive pas à surmonter. C’est de là que tout est parti. C’est cette vengeance-là, de m’exprimer dans la musique, qui a fait disparaître ma timidité.
Lesnouvellesdafrique.info : Alors maintenant, j’aimerai parler de ton premier single qui s’appelle Godo Godo…
Fior de Bior : Godo Good, c’est mon premier single qui m’a démarqué des autres, qui m’a fait évoluer. Les gens ont bien aimé. C’est parti aussi d’un buzz. Une vidéo virale sur les réseaux. Les gens ont bien aimé, ils ont reposté, ils ont partagé. Le producteur Ariel Sheney , à l’époque, a fait le projet avec nous et tout s’est bien passé et ça a fait ce que ça devait faire.
Lesnouvellesdafrique.info : En fait, tu aimes bien faire les featuring. Mais pourquoi cet amour pour le Featuring ?
Fior de Bior : Oui, bien sûr, le featuring, c’est l’ouverture. Parce qu’un artiste, c’est comme ça, tu dois exporter, tu dois toujours aller chercher quelque chose de nouveau. C’est vrai, on peut faire le son chaque jour, on peut faire des hits solos comme je le fais évidemment, mais les featuring aussi, c’est une belle ouverture, ça crée beaucoup de choses, ça crée une communion entre les fans de tel ou tel. On se met ensemble, on crée, on crée une autre base de fans.
Lesnouvellesdafrique.info : Et en fait, tu cherchais Niska ou c’est Niska qui te cherchait ?
Fior de Bior : Bon, ce n’est pas que je cherchais NISKA. NISKA aussi voulait bien m’aider. Il voulait bien me donner un coup de main. Donc c’est ça.
Lesnouvellesdafrique.info : Alors parlons à présent de l’histoire de ce titre Ngomi. C’est le nom des beignets n’est-ce pas ?
Fior de Bior : Ouais, Ngomi, à la base, c’est sont les beignets. On les mange pendant le jeûne des musulmans, pendant le ramadan ou quand ce n’est pas le ramadan. Et puis on trouve ça partout, c’est moins cher et tout le monde aime bien le Ngomi, qui est un gâteau bien sucré. Donc j’ai décidé de faire un son sur le Ngomi. À la base, c’était aussi une vidéo virale, un buzz ….
Lesnouvellesdafrique.info : Et c’est ce gâteau est fait avec lait ?
Fior de Bior : Non, ça se mange avec du lait si tu veux. Tu peux le manger aussi simple, avec du lait concentré, sucré, c’est comme tu veux.
Lesnouevllesdafrique.info : Vous rentrez de France, c’est quoi ? des tournages, des concerts ?
Fior de Bior : Non, c’était une tournée européenne en Italie, Espagne, France, Belgique, Suisse etc. J’ai fait pas mal de pays en Europe récemment et ça avance bien par la grâce de Dieu.
Lesnouvellesdafrique.info : Parlons à présent de ta chanson Godo Godo, cela veut dire quoi ?
Fior de Bior : Godo, Godo pour la vie. C’est-à-dire qu’on est ensemble pour la vie. C’est-à-dire qu’on est ensemble, on ne se laisse pas. Toi et moi, on est Godo Godo pour la vie. C’est dire à ton pote, toi et moi pour la vie, ensemble pour la vie. C’est dire à sa femme, toi et moi, on est pour la vie, c’est-à-dire qu’on ne se laisse pas. Toi et moi, on est fait ensemble pour la vie. C’est un son d’amour en mode ambiance. C’est trop compliqué à expliquer. C’’est en Nouchi, la langue locale.
Lesnouvellesdafrique.info : Et alors, dans le clip, il n’y a pas beaucoup de paroles.
Fior de Bior : Non, il n’y a pas beaucoup de paroles. C’est de l’ambiance.
Lesnouvellesdafrique.info : C’est comme la Mama… de Toofan, il y a seulement cinq mots…
Fior de Bior : Oui, c’est plus l’ambiance, c’est plus de l’énergie, la bonne vibration, etc.
Lesnouvellesdafrique.info : En fait, à mon avis, tu touches vraiment l’esprit des Ivoiriens parce que tu touches tout ce que les Ivoiriens adorent.
Fior de Bior : C’est le but, toucher les cœurs, faire plaisir à la population, vu qu’on travaille pour ça. C’est notre métier, donc on se donne à fond.
Lesnouvellesdafrique.info : C’est quoi le futur projet de Fior 2 Bior ? le rêve ? le Challenge ?
Fior de Bior : On prépare un album actuellement, vu que ça fait trois, quatre ans que nous sommes là. Mais on n’a pas encore d’album, on n’a pas encore de mixtape, on n’a pas encore d’EP… Donc tout ça, c’est en cours. On se prépare à faire plaisir aux fans de partout. Les fans de la France, du monde entier, de Côte d’Ivoire, Anoumabo, partout, on travaille pour vous. On vous fera plaisir très bientôt.
Lesnouvellesdafrique.info : Lors de la tournée européenne, c’est la tournée pour les diasporas ou c’est pour tout le monde ?
Fior de Bior : la tournée regroupe tout le monde, mais c’est plus la diaspora en vérité. Quand je vais en Italie, je retrouve plus la diaspora, les Maliens, les Guinéens, les Congolais, les Ivoiriens… C’est fort probable d’avoir une grosse communauté italienne ou une communauté blanche. Mais mon public en vrai de vrai, c’est la diaspora.
Lesnouvellesdafrique.info : Paris, c’est chic, et clip tourné à Paris. Tu ne vas pas abandonner quand même Anoumabo pour Paris?
Fior de Bior : Ouais, j’étais à Paris , c’était un très beau clip, avec plein d’émotion et tout. On s’est beaucoup amusé, ça fait vraiment plaisir.
Lesnouvellesdafrique : Est-ce qu’en France, on peut faire un clip comme on le fait avec Anoumabo ?
Fior de Bior : Non, ce n’est pas la même chose, chacun son délire. Anoumabo reste Anoumabo. C’est le meilleur village au monde, c’est le meilleur quartier au monde. Paris, n’est même pas devant Anoumabo.
Auteur : SG