Au Mali, ce 26 mars est une date qui rappelle le renversement du président Moussa Traoré, en 1991, par Amadou Toumani Touré. Elle marque aussi officiellement la fin de la période de transition qui s’est ouverte, dans le pays, avec le coup d’État militaire d’août 2020. Mais les militaires au pouvoir semblent déterminés à y rester.
De plus en plus, les voix critiques sont réprimées dans le pays. C’est le cas de l’opposant Oumar Mariko, président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) et un ancien membre du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Celui-ci fait partie de ceux qui ont été contraints de fuir le Mali pour échapper à la repression mise en place par le régime militaire.
Oumar Mariko a décidé de rompre la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie « d’usurpation du pouvoir par les militaires ».
« Ces militaires ne sont pas dans l’optique de rendre le pouvoir qu’ils ont volé au peuple malien, aux civils maliens. Ils ne sont pas du tout dans cette optique. Et ça, c’était dès le départ. Bien myope, celui qui ne l’a pas vu et bien myope, celui qui n’a pas pu le dire en son temps, a dit Oumar Mariko », dit l’opposant malien, qui vit depuis 2022 en exil.
Oumar Mariko avait pourtant salué le coup d’État militaire de 2020. Mais depuis 2022, ses relations avec la junte au pouvoir se sont fortement dégradées. Il a notamment accusé les supplétifs russes de Wagner, employés par la junte malienne, d’être les auteurs du massacre survenu à Moura survenu dans la région de Mopti, au centre du Mali. Il avait fait au moins 500 morts, selon l’ONU.
Depuis quatre ans, les Maliens sont engagés dans une transition sans visibilité et sans aucune date précise pour la tenue de Nouvelles élections pour rendre le pouvoir aux civils.