À la Une: des dizaines de bateaux transportant des migrants accostent aux Canaries

L’archipel espagnol fait face ces derniers mois à une recrudescence des arrivées de migrants clandestins. On estime leur nombre à près de 1 500 rien que le week-end dernier. Au Sénégal, d’où partent une grande partie des navires, Le Quotidien raconte ces embarcations de fortune, remplies « de centaines de paquets de biscuits, une dizaine de bouteilles de carburant, de l’eau ». Tout le nécessaire pour la périlleuse traversée. Le journal décrit surtout ces « rescapés, […] dans une situation pitoyable, […] ayant perdu toutes leurs forces » dans leur quête d’un « ailleurs meilleur », lorsqu’ils ne sont pas morts, disparus en Méditerranée qui, soupire Le Quotidien toujours, « devient le cimetière de milliers de jeunes ».

Ce n’est pas que le phénomène soit nouveau. L’Observateur Paalga pointe ainsi, doctement, que « les migrations sont aussi vieilles que l’humanité » avec toujours le même objectif : « La recherche du bien-être. »

Une ampleur nouvelle

Des flux migratoires à un niveau « jamais enregistrée depuis 2006 », insiste le quotidien. Et ce malgré, « les risques inhérents à la traversée à bord de rafiots » – dans le cas des Canaries, souvent des pirogues ; malgré aussi « les mesures drastiques de contrôle instaurées dans les pays d’accueil » qui verrouillent de plus en plus leurs accès.

Alors, l’Observateur Paalga s’insurge contre « les passeurs et la myriade d’intermédiaires qui se nourrissent du désespoir des jeunes Africains ». Mais aussi contre les causes de cette fuite en avant. « La situation économique des États qui ne parviennent toujours pas (…] à résorber un tant soit peu le chômage des jeunes, […] la gouvernance problématique », et, dans le cas « récent et spécifique » du Sahel, « le phénomène du terrorisme ».

Les putschistes nigériens adoucissent le ton

Depuis le coup d’État du 26 juillet, les nuages s’accumulent. Alors les militaires pourraient changer leur fusil d’épaule. Le Pays, au Burkina Faso, observe ainsi que « l’heure semble au rapprochement entre les tombeurs de Mohamed Bazoum et l’organisation sous-régionale ». Même analyse chez Wakat Séra qui note ironiquement que, « c’est la Cédéao, qui maniait le bâton et la carotte » et gérait les négociations que les putschistes accusent d’être « belliqueuse ».

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Il faut dire, souligne Le Pays, qu’entre les sanctions des uns et des autres, le pays est confronté à « une situation économique et financière de plus en plus difficilement tenable ». À quoi Wakat Séra rétorque : « Pouvait-il en être autrement ? » Car il ne faut pas oublier que « le pouvoir kaki d’Abdourahamane Tiani » n’y est « pas allé du dos de la cuillère avec la Cédéao ».

Mais voilà : il y a les sanctions ouest-africaines, les mesures ciblées européennes, et depuis peu, rappelle Jeune Afrique, « la suspension des versements de l’aide économique américaine ». Autant d’éléments qui expliquent, selon Le Pays, le revirement du pouvoir. Pour autant, l’organisation « fera-t-elle le pas dans le sens de la requête des putschistes ? Rien n’est moins sûr », prophétise le journal.

Au Maroc, l’espoir autour de la Moudawana

C’est comme cela qu’est communément désigné le code de la famille… promis à une prochaine réforme puisque, nous rappelle Le Monde Afrique, « le roi [Mohamed VI] a appelé le gouvernement à s’emparer du sujet » et soumettre des propositions d’ici à quelques mois.

Une volonté qui fait penser à Jeune Afrique que le souverain n’est pas loin d’être « féministe », mais tout Olympe de Gouges des temps modernes qu’il soit, le roi lance un vaste chantier. Il y a vingt ans, se souvient Le Monde Afrique, « la Moudawana avait divisé la classe politique autant que la société toute entière », avec « des débats tournant parfois à l’affrontement ».

Or sur ce plan, les choses n’ont peut-être pas changé. JA prévient ainsi que Mohamed VI doit composer avec « des personnes et des institutions autrement plus conservatrices », dont, pointe le magazine, « des pans entiers ont été minés par des années d’islam politique ».

Or précisément, « aucune réforme réelle de la Moudawana » sur le thème très attendu par exemple de l’héritage, « ne peut se faire sans une […] capacité à interroger le texte coranique ». Sans quoi, les modifications du texte resteraient très superficielles, cosmétiques. Bref, conclut Jeune Afrique, il va falloir « un sérieux travail de pédagogie sur la notion de virilité » pour ne pas qu’ « une fois de plus », la question féminine soit « sacrifiée sur l’autel de la religion ».

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