Cela fait un exactement an et trois jours que le corps sans vie du journaliste camerounais Martinez Zogo était retrouvé sur un chantier, en périphérie de Yaoundé.
Martinez Zogo avait été enlevé par des inconnus cinq jours auparavant avant et depuis le 22 janvier 2023, on ignore toujours ce qui s’est réellement passé malgré les déclarations du chef du commando, qui aurait torturé à mort le journaliste d’investigation. L’instruction n’a toujours rien donné dans cette affaire qui impliquerait de hautes personnalités de la vie politique et publique camerounaises.
Dans l’affaire Martinez Zogo, il est question de plusieurs milliards d’euros de détournement d’argent public, de commandos de tortionnaires, d’accusations et de contre-accusations. Deux juges ont déjà été dessaisis du dossier alors que le corps de Martinez se trouve toujours à la morgue.
La famille du journaliste assassiné n’est pas prête pour des obsèques parce qu’elle demande la déqualification de l’affaire au niveau du tribunal militaire.
Que savons-nous de l’enquête judiciaire ?
Absolument rien. Il y a certes eu quelques interpellations de personnalités qui ont été placées en détention provisoire comme l’ancien chef du contre-espionnage et plusieurs membres de ses services ainsi qu’un homme d’affaires très influent.
Mais les avocats de la famille Zogo continuent de déplorer que les parties civiles n’aient toujours pas eu accès au dossier d’instruction pendant que la famille réclame une nouvelle autopsie effectuée par des légistes étrangers pour confirmer les premières conclusions de l’instruction judiciaire. En revanche, il va falloir que les autorités de Yaoundé permettent, d’abord, la tenue d’une instruction véritablement contradictoire dans cette affaire.
Tension entre le Burundi et le Rwanda
Une crise diplomatique consécutive à la fermeture des frontières terrestres entre les deux voisins. Le Burundi accuse le Rwanda de soutenir les rebelles RED-Tabara, un groupe armé actif dans la région. Selon les autorités burundaises, ces rebelles sont responsables d’actes de violence et de déstabilisation du pays.
Le RED-Tabara a lancé une attaque le 22 décembre 2023 près de la frontière avec la République démocratique du Congo, tuant 20 personnes, dont des femmes et des enfants. Le groupe rebelle qui combat le régime dirigé par Evariste Ndayishimiye, a une base dans la province du Sud-Kivu, dans l’est de la RDC et est aujourd’hui le plus actif des groupes rebelles du Burundi, avec une force estimée entre 500 et 800 combattants.
Les tensions entre les deux pays suscitent des inquiétudes dans la région
Et lorsqu’on ajoute à ces tensions entre Kigali et Bujumbura, celles qui existent déjà entre la RDC et le Rwanda, on peut bien deviner les inquiétudes de l’Union africaine qui a immédiatement appelé à un apaisement des tensions et encouragé les deux pays à privilégier le dialogue pour résoudre leur différend dans un contexte de défis sécuritaires auxquels sont confrontés les pays de la région.
Les relations entre le Burundi et le Rwanda ont souvent été tumultueuses. Une légère amélioration a été notée après l’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye, en 2020, mais depuis, les liens se sont à nouveau distendus quand le Burundi a envoyé des troupes pour aider à lutter contre les rebelles du M23, soutenus par Kigali, dans l’est de la RDC.
Sécurité et maintien de l’influence des Etats-Unis en Afrique
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui effectue, depuis le 22 janvier, sa quatrième visite de travail sur le continent veut « mettre le paquet sur l’Afrique », selon ses mots. Cette tournée, qu’il a entamé au Cap-Vert, avant de rejoindre le Côte d’Ivoire, le Nigeria et l’Angola, devrait lui permettre de diversifier les partenariats avec les pays du continent où l’influence russe et chinoise ne cesse de croitre.
Blinken a donc cherché à contrer le déclin démocratique en Afrique de l’Ouest et appelé à lutter contre l’extrémisme, au-delà d’une approche strictement militaire. Washington propose une assistance américaine élargie en matière de sécurité, mais estime qu’il faut une « approche globale et inclusive » pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel.
Renforcement de la coopération américano-ivoirienne
Quelque 45 millions de dollars seront ajoutés à un programme de 300 millions visant à aider les pays ouest-africains à lutter contre l’insécurité.La Côte d’Ivoire fait partie des voix fortes d’Afrique de l’Ouest contre les coups d’Etat militaires qui s’y sont multipliés ces trois dernières années, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger.
Frontalière du Mali et du Burkina Faso, la Côte d’Ivoire a pour l’heure réussi à endiguer la menace djihadiste, en mêlant une approche sécuritaire et de développement économique. Le dernier incident lié à ces groupes armés dans le nord du pays remonte à début 2021.
Mais il y a aussi l’économie : le président Joe Biden avait reçu en 2022 les dirigeants africains pour manifester un regain d’attention américain pour le continent. Il avait promis de se rendre en Afrique en 2023, mais n’a pas concrétisé cet engagement. Antony Blinken a cependant repris les mots de Joe Biden pour dire: « Nous mettons le paquet sur l’Afrique ».