Face au dérèglement climatique, l’environnementaliste, Prof. Edmond SOSSOUKPE propose

Face au dérèglement climatique, l’environnementaliste, Prof. Edmond SOSSOUKPE propose

Certaines communes béninoises dont Athiémé et Karimama sont les concernées lorsqu’on évoque chaque année, la montée des eaux de fleuves. Des risques d’inondation sont souvent signalés dans lesdites localités durant la saison.

Au-delà des mesures gouvernementales, les populations sont invitées à éviter les activités non sécurisées sur les cours d’eau. S’éloigner des berges des fleuves devient l’option optimale. Selon l’universitaire, environnementaliste et ancien Directeur Général de l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE), Professeur Edmond SOSSOUKPE, il faut changer de comportements pour s’adapter à la situation. Le média béninois Radio Sêdohoun a reçu dans le Grand Direct (11H 45 GMT) de ce lundi 25 août 2025, le spécialiste des questions environnementales. Occasion pour celui-ci de passer au peigne fin, le sujet. A l’en croire, « les inondations sont le fait des pluies. Elles n’arrivent que pendant la période de pluies. Et, c’est souvent lié à une accumulation de pluies qui n’est pas tombée dans les bonnes saisons et qui tombent en un temps record. Imaginez 20 cm de pluies en trois ou quatre jours, ça pose quelques problèmes d’absorption de l’eau par le sol. Ça fait qu’il y a inondation. »

« Le phénomène est devenu cyclique et traduit très bien la situation de dérèglement climatique dans laquelle nous sommes entrés depuis quelques temps, parce que traditionnellement, il y a des mois qui sont prévus dans l’année. Lorsque les pluies ne sont pas réparties sur les différents jours de ces mois et se concentrent sur trois ou quatre jour successifs, ça déclenche un excès d’eau qui conduit à l’inondation. En dehors du fait qu’il s’agit de phénomène naturel lié au dérèglement climatique, il y a aussi la question de gestion des couloirs de circulation des eaux. En général, les eaux ont des couloirs de circulation naturels mais malheureusement, un certain nombre de ses couloirs sont soit occupés par les populations du fait de l’urbanisation, soit du fait des égouts non régulièrement enlevés. »

Professeur Edmond SOSSOUKPE explique que le dérèglement climatique est « une situation pour laquelle nous allons vivre pour longtemps encore. La fin n’est pas pour maintenant. C’est pour cela que nos comportements doivent changer et nous devons pouvoir nous adapter à cette situation et vivre avec. Il y a aussi des pratiques des populations qui occasionnent aussi l’ensablement des cours d’eau notamment le système de pisciculture en mode acadja ; le fait d’envoyer beaucoup de branchages dans l’eau, d’envoyer des pneus dans l’eau, d’envoyer des objets qui ne peuvent même pas être biodégradables dans l’eau histoire de créer des micro-habitats qui permettront aux poissons de se reproduire plus facilement. Lorsqu’on va continuer avec cette pratique des acadjas, on contribuera au comblement des lacs et cela va toujours se traduire par le rejet de l’excès d’eau sur le continent chaque fois qu’il aura des pluies massives. »

La mise en place des schémas directeurs d’aménagement du territoire dans les différentes zones reste capitale. Et, l’universitaire reconnait les mérites des autorités pour le plan établi au profit de Cotonou. « Le programme d’assainissement pluvial à Cotonou constitue un modèle s’il se concrétise », indique le spécialiste. Aussi, « les populations ne doivent pas occuper les berges. » Il y a des zones sur lesquelles, on ne doit pratiquement pas recaser ». L’environnementaliste responsabilise à cet effet, les mairies. Il est fondamental donc, d’éviter d’occuper les bas-fonds. Le reboisement est recommandé à toutes fins utiles.

Sidoine AHONONGA

Environnement