Le reggae, c’est « la musique du bas peuple», défend Dr Razack BORO alias Razia the First

Le reggae, c’est « la musique du bas peuple», défend Dr Razack BORO alias Razia the First

Le 1er juillet est un jour spécial pour les acteurs de la musique reggae. Et pour cause ? La diffusion mondiale de la musique reggae n’échappe à personne. Ce que l’on sait notamment, c’est que la journée du 1er juillet, marque l’anniversaire de la création de cette forme d’expression musicale. Le reggae est un genre musical emblématique qui a pris naissance en Jamaïque dans les années 1960 et qui a depuis conquis le monde avec sa rythmique caractéristique et ses paroles engagées. Sa sonorité unique et envoûtante séduit des millions de mélomanes à travers le monde, transcendant les barrières linguistiques et culturelles.

Quel est l’état des lieux de cette forme de musique en Afrique en général et plus particulièrement au Bénin ? A cet effet, la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun reçoit dans le Grand Direct (11H 45 GMT) de ce mardi 1er juillet 2025, l’enseignant-chercheur à l’Université de Parakou au Bénin et Artiste-chanteur de la musique reggae, Dr Razack BORO alias Razia the First. Dans son argumentaire, celui-ci précise que la musique reggae représente aujourd’hui un état d’esprit éloigné de tous préjugés raciaux mais aussi de toute forme d’émeute et de violence. Depuis sa création, elle a su marquer l’histoire de la musique jamaïcaine, mais aussi la scène musicale mondiale. Son influence s’étend bien au-delà de son pays d’origine et a inspiré de nombreux artistes et mouvements culturels à travers le globe.

Les rythmes entraînants, associés à des paroles militantes et spirituelles, sont devenus le symbole de la protestation et de la quête de justice sociale. A en croire Dr Razack BORO alias Razia the First, « le reggae fait partie des rares musiques qu’on ne chante pas pour chanter mais qu’on chante parce qu’on a un message fort à passer, parce que, également, c’est la musique du bas peuple. C’est la musique à travers laquelle, les cent voix ont l’opportunité de porter leur message à ceux qui dirigent ce monde, aux gouvernants et à tous ceux qui ont une responsabilité pouvant impacter leur existence. Donc, le reggae, c’est juste une musique éternelle. »

L’enseignant-chercheur et artiste-chanteur note que ce n’est pas un pur hasard de célébrer cette année, cette musique. L’acteur du reggae reconnait les mérites des institutions qui portent l’événement. Le reggae est un genre musical « contestataire parce que chaque musique a une mission. La mission fondamentale de la musique reggae, c’est de dénoncer et en même temps de proposer. La majorité de nos chansons sont des chansons dénonciatrices, des chansons qui mettent les gouvernants et les décideurs devant leurs responsabilités, tout en les invitant à travers des propositions à faire autrement pour le bonheur des peuples. La musique reggae permet de pacifier les peuples… »

Au Bénin, l’état des lieux de cette musique n’est pas reluisant. Pour cause, pour la majorité des spectacles organisés, il n’y a pas une part essentielle réservée à la musique reggae. Au-delà de tout, il y a « des fiertés africaines qui font le tour du monde. » Il cite les stars Alpha BLONDY, Tiken Jah FAKOLY etc.

Toutefois, plusieurs initiatives sont prises dont des festivals et autres spectacles, pour déconstruire les idées préconçues sur le reggae. Car, indique-t-il avec fermeté, lorsque vous vous pointez comme artiste du reggae, on vous « taxe de drogué, on vous taxe de délinquant. » Or, c’est tout le contraire. Ainsi, malgré cela, la lutte se poursuit notamment au Bénin avec une association d’artistes reggae, creuset porté sur les fonts baptismaux depuis quelques années. Et, dans la perspective des élections générales de 2026, Dr Razack BORO alias Razia the First invite les gouvernants et forces en présence ou organisations, à davantage faire confiance aux artistes de la musique reggae pour véhiculer des messages de paix et toucher véritablement les cœurs.

Sidoine AHONONGA

Culture