Fin du dialogue national au Sénégal : la rupture en marche ?

Placé sous le signe de l’inclusion avec la participation de toutes les composantes de la société, le dialogue national a bouclé ses travaux ce mercredi 04 juin au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD). 

Pour avoir réuni pendant plusieurs jours (depuis le 28 mai), 700 participants,ces concertations ont abouti d’une part à des consensus forts mais certains points ont fait l’objet de divergences.

Deux sur les trois commissions qui ont travaillé sur des thématiques essentielles ont partagé des consensus forts. La commission Démocratie, libertés et droits humains enregistre le moins de convergence avec 26%.

D’ailleurs, un groupe de l’opposition en a appelé à la libération des détenus actuels pour « délit d’opinion » mais ont aussi dénoncé la convocation régulière de journalistes à la police ainsi que la fermeture de leurs organes.

Selon Dr Cheikh Gueye, le facilitateur, des consensus ont été trouvés pour la Commission Processus électoral qui a enregistré 94% d’accords et 100% pour la Commission sur les Réformes institutionnelles et organes de gestion des élections.

Le dialogue a permis d’ouvrir une voie nouvelle pour la refondation du système politique, sous le signe de l’inclusion et du dépassement a t’il ajouté mercredi au sortir de ces concertations.

Quant au président de la République Bassirou Diomaye Faye, il a salué la tournure du dialogue national qui s’est clôturé : “dans un esprit de dépassement et de maturité démocratique”.

Dans un message posté sur le réseau social X quelques instants après la fin, le chef de l’Etat a rendu hommage “à toutes les forces vives qui ont répondu à l’appel de la République, en apportant leurs idées, leurs convictions et leur sens de l’intérêt général”.

 

“Ce moment républicain engage notre responsabilité collective : refonder, ensemble, un Sénégal plus fort, plus juste, plus démocratique”, a dit le président Faye en faisant allusion à ce cadre de concertation qui a vu la participation de d’acteurs de la société civile, d’universitaires, d’entrepreneurs ou de simples citoyens.

Sur ce point, 15000 sénégalais, la majorité des jeunes se sont prononcés sur la plateforme numérique Jubbanti. L’objectif pour le gouvernement était avec cette nouvelle approche, d’élargir le cadre pour une participation citoyenne active.

Par ailleurs, beaucoup de points comme le statut du chef de l’opposition, les modes de scrutin aux législatives et territoriales, restent encore flous, faute de consensus.

Le pays reste suspendu aux décisions du président Faye qui est attendu sur l’application des conclusions issues de ce dialogue qui avait pour but la refondation du système politique sénégalais.