L’ex-président de la République Démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila est apparu jeudi (29.05.25) devant la presse à Goma, grande ville de l’est du pays contrôlée par le M23, ont constaté des journalistes de l’AFP.
L’opposant déclaré de l’actuel président Félix Tshisekedi, qui a annoncé son retour dans le pays qu’il avait quitté fin 2023, s’est présenté devant les journalistes sans faire de déclarations, en présence du porte-parole du groupe armé antigouvernemental M23 Lawrence Kanyuka, dans une de ses résidences où il recevait des responsables religieux locaux.
Il avait quitté le pays en 2023 mais en avril, il avait créé la surprise en annonçant dans la presse son prochain retour en RDC « par la partie orientale » du pays. Dans la foulée, les autorités congolaises avaient mené des perquisitions dans plusieurs de ses propriétés, prononcé la suspension des activité de son parti et saisi un tribunal militaire pour engager des poursuites à son encontre. L’auditeur général près la haute cour militaire a par la suite déposé une requête auprès du Sénat réclamant la levée de l’immunité de M. Kabila, l’accusant de trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, participation à des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
La procédure pose question à plusieurs experts constitutionnels – l’indépendance du pouvoir judiciaire en RDC est régulièrement mise en doute – mais la levée de l’immunité parlementaire a été votée à une écrasante majorité jeudi par le Sénat, où le parti de l’actuel président est majoritaire. Kinshasa a fait dernièrement une série d’avancées diplomatiques dans les pourparlers visant à mettre fin aux combats. M. Tshisekedi s’est tourné vers le président américain Donald Trump, lui offrant un accès aux minéraux rares de la RDC en échange du soutien de Washington dans les négociations avec le Rwanda.