Sénégal : un ancien ministre sous bracelet électronique

Il s’agit de l’ancien ministre de la justice, garde des sceaux Ismaïla Madior Fall.

Devant la commission d’instruction de la haute Cour de justice dans le cadre d’une affaire portant sur des soupçons de tentative de corruption et de détournement de deniers publics, il a été placé sous bracelet électronique avec assignation à domicile.

L’ancien ministre est cité dans une enquête liée à des irrégularités présumées dans l’attribution d’un marché public pour la construction d’un centre de surveillance par bracelets électroniques.

Les premiers éléments ont révélé que l’ancien ministre aurait sollicité un pot-de-vin dans le cadre de cette procédure, selon les accusations portées par l’un des plaignants.

Vêtu d’un boubou blanc, Ismaïla Madior Fall a quitté le bureau du juge ce mardi 13h15 sous escorte, après plusieurs heures d’audition.

Dans le même dossier, deux autres figures ont été déférées ce lundi au parquet de Pikine. Il s’agit de Cheikh Guèye, l’un des plaignants, et de Mohamed Anas El Bachir Wane, ancien directeur des Constructions au ministère de la Justice. Les deux ont été placés sous mandat de dépôt pour des faits présumés d’escroquerie sur les deniers publics, de corruption, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux.

D’après les enquêteurs, Cheikh Guèye aurait révélé que l’ancien ministre lui avait exigé une somme d’argent en échange de l’attribution du marché, avant de lui restituer le montant « diplomatiquement ».

Ismaila Madior Fall fait partie des anciens ministres du régime de Macky Sall à comparaître devant la commission d’instruction de la haute cour de justice, après l’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Salimata Diop, placée hier lundi sous contrôle judiciaire après le paiement d’une caution de 57 millions de francs CFA.

Bénéficiant du privilège de juridiction, les anciens ministres sont jugés, selon l’article 100 de la Constitution, par cette juridiction en cas d’infractions graves commises dans l’exercice de leurs fonctions.

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