L’avocate qui candidate à la présidentielle de 2027 au Kenya a été arrêtée pendant plusieurs heures dimanche 18 mai à Dar es-Salaam, en Tanzanie avant d’être renvoyée après au Kenya.
Elle était venue assister à une audience de l’opposant tanzanien, Tundu Lissu, menacé de peine capitale et qui devait comparaître devant la justice ce lundi. Le chef de l’opposition, inculpé en avril pour « trahison »risque la peine de mort en Tanzanie.
L’opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains accusent le gouvernement tanzanien et la présidente Samia Suluhu de répression politique et de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli, qui dirigeait le pays entre 2015 et 2021. Des élections présidentielle et législatives doivent se tenir en octobre 2026.
Critique virulent du Chama Cha Mapinduzi (parti de la révolution – CCM), la formation au pouvoir depuis l’indépendance en 1961, Tundu Lissu avait survécu à une tentative d’assassinat en septembre 2017.
À la tête de Chadema, le principal parti d’opposition, il avait appelé au changement après un raz de marée du CCM en novembre dernier lors d’élections locales, qualifiées par l’opposition de scrutin « manipulé ».
Martha Karua, ancienne ministre de la Justice kényane, s’est déclarée candidate d’opposition pour la présidentielle de 2027 au Kenya. Avocate d’opposants emprisonnés en Tanzanie et en Ouganda, deux pays voisins du Kenya, elle dénonce un « recul démocratique » en Afrique de l’Est.
À sa descente d’avion, devant la presse à l’aéroport international de Nairobi ce dimanche, elle a accusé les autorités tanzaniennes de chercher à « détourner la loi pour emprisonner le principal opposant »