Succès Masra arrêté : voici de quoi l’accuse le procureur de la république 

C’est l’actualité du jour au Tchad. Le leader du parti les Transformateurs et ancien Premier ministre est aux arrêts. Des hommes lourdement armés en uniforme militaire ont fait irruption à son domicile et l’ont emmené avec eux.

Succès Masra a été arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi. Dans la matinée de ce 16 mai, le procureur de la République a donné les raisons. Selon lui, l’opposant est soupçonné d’être à l’origine d’un récent affrontement meurtrier entre deux communautés au Tchad.

« Il vous souviendra qu’à la suite de l’attaque survenue en date du 14 mai 2025 à Mardjago, un village situé à 18 kilomètres de Baynamar, dans la province du Logone occidental, les enquêtes menées par la police judiciaire ont révélé l’implication de M. Succès Masra. Cette implication présumée de M. Succès Masra a incité la population a incité la population contre une communauté résidant dans la même localité », a expliqué Oumar Mahamat, procureur de la République.

Selon le même magistrat, l’affrontement dont Masra est accusé a fait « 42 victimes, majoritairement des femmes et des enfants ». Il a ajouté que des habitations ont également été « incendiées et des corps profanés ».

Masra est rentré d’exil en novembre 2023 après avoir signé un accord avec le gouvernement tchadien. Un rapprochement rendu possible grâce au président congolais Félix Tshisekedi.

Le 1er janvier 2024, Succès Masra a été nommé Premier ministre de la transition. Un poste qu’il a occupé jusqu’au 22 mai, soit 16 jours après l’élection présidentielle. Un scrutin auquel il a participé en tant que candidat, mais largement remporté par le maréchal Mahamat Idriss Déby.

Ces dernières semaines, ses relations avec le régime du maréchal Mahamat se sont détériorées. Ce qui n’est pas nouveau. C’est pour la même raison qu’il a fui le Tchad en 2023. Il était dans le collimateur de la justice pour son implication dans les manifestations contre la prolongation de la transition d’alors. Une contestation populaire qui avait été réprimée par les forces de l’ordre.

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