Liberté de la presse : le Sénégal gagne 20 places malgré la tension entre l’État et les acteurs politiques

Selon Reporters sans frontières (RSF), qui a procédé à la publication de son classement annuel pour 2025, le Sénégal passe de la 94ᵉ place en 2024 à la 74ᵉ en 2025.

Les conditions de travail des journalistes ont connu un recul dans le monde : la moitié des 180 pays figure dans la zone rouge selon l’organisation. Ce qui dénote un niveau critique, voire très grave. Toutefois, le Sénégal s’en sort mieux, puisqu’il est toujours placé en zone orange. Ce qui indique un pays où la situation de la presse reste problématique.

Si les conditions de sécurité des journalistes se sont améliorées avec l’arrivée des nouvelles autorités dans ce pays, les acteurs du secteur restent toujours préoccupés par les lourdes peines privatives de liberté pour de simples délits de presse. Aussi, la suspension des conventions publicitaires et les pressions fiscales qui se sont intensifiées asphyxient l’environnement des organes de presse.

Rappelons que les journalistes faisaient l’objet d’arrestations fréquentes et de violences physiques avec une vingtaine d’attaques de professionnels des médias durant la période électorale de 2024.

Si cet aspect s’est bien amélioré, les convocations de journalistes par les instances judiciaires sont encore d’actualité, indique toujours le rapport de la RSF.

Par ailleurs, le processus d’enregistrement des médias du ministère de la Communication entamé depuis août 2024, avec pour objectif de contrôler la conformité des médias avec le code de la presse, n’a pas facilité les relations déjà tendues entre les autorités et les acteurs des médias depuis leur arrivée.

Sur les 650 médias que compte le pays, plus de 350 sont potentiellement concernés par une cessation de leur activité. Et après la décision de la tutelle de cette suspension avec effet immédiat, les médias sénégalais se sont mis vent debout.

Si le ministère a promis une rencontre avec les entreprises de presse ce vendredi (2 mai), le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (CDEPS) n’exclut pas de déposer un recours en annulation devant la Cour suprême.

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