Il est célébré chaque 29 avril, la journée internationale de la danse. Cela a été mis en place il y a une trentaine d’années par le Comité international de la danse de l’Institut international du théâtre, une organisation non gouvernementale associée à l’UNESCO. La date a été suggérée par ledit comité afin de commémorer l’anniversaire de la naissance de Jean-Georges Noverre, créateur du ballet moderne.
Il faut rassembler les gens autour du langage commun de la danse. Quelle est la situation actuelle au Bénin ? Et comment relever les défis futurs ? À cet effet, Radio Sêdohoun reçoit dans le Grand Direct (11 H 45 GMT) de ce mardi 29 avril 2025 le président de l’Association nationale des compositeurs chanteurs traditionnels du Bénin (ANCCTB), président du bureau exécutif national de la Confédération des artistes et des acteurs de la musique traditionnelle (CAAMTB), Jean-Pierre HOUNTIN-KIKI. À l’en croire, la danse constitue des mouvements gestuels, des mouvements qui agissent sur le corps physique de l’homme dans un rythme donné ou sans rythme. Selon lui, « on peut danser sans musique. »
« Il y a plusieurs sortes de danse. Il y a des danses pour réaliser des clips vidéo et on peut le faire en manifestation physique directe. La danse est vraiment capitale dans la culture de l’Homme. La danse exprime une culture. On peut partir de la danse pour déterminer une région culturelle. « Donc, on doit la célébrer étant donné qu’elle est universelle et qu’elle se manifeste sous plusieurs formes à travers le monde… »
Sur l’état des lieux au Bénin, Jean-Pierre HOUNTIN-KIKI explique que les danses qui se révèlent dans les rythmes traditionnels subissent de plus en plus une influence extérieure et tournent vers les danses contemporaines et modernes qui ne répondent plus aux réalités culturelles du pays. « L’état des lieux fait que nous pouvons prendre en compte le travail qui se fait pour pérenniser nos danses traditionnelles à travers les troupes de ballets comme Hwendonaboua de Coffi Adophe ALADE, de Stanislas DEGBO, de Marcel ZOUNON, qui ont des troupes de ballets de renom qui perpétuent nos danses. » À l’inverse, il y a une influence terrible des danses modernes et contemporaines qui tendent à étouffer les danses traditionnelles… »
Le président de l’Association nationale des compositeurs chanteurs traditionnels du Bénin (ANCCTB), président du bureau exécutif national de la Confédération des artistes et des acteurs de la musique traditionnelle (CAAMTB), accuse les médias qui ne font que la promotion des sonorités étrangères à travers leurs différents canaux. Selon lui, cette attitude impacte les consommateurs, notamment les jeunes. Toutefois, Jean-Pierre HOUNTIN-KIKI salue la réforme intervenue dans les écoles pour donner un coup de pouce à la chose. « Les classes culturelles sont instituées pour que nos enfants puissent apprendre nos dansesà travers des formations sur le tas avec des spécialistes. » « Le travail se fait déjà et c’est à encourager. »
Affirmant que la culture est un « phénomène à part », il retient que « sans la danse, la musique n’a pas de sens. » Pour cela, les différents acteurs, au niveau décisionnel ou pas, doivent s’armer et prendre à bras le corps la situation pour davantage contribuer à la valorisation des danses, source également de richesses pour les États.
Sidoine AHONONGA