C’est dans une déclaration du ministre de la Sécurité, lue à la télévision(RTB) que les autorités burkinabè affirment avoir déjoué un vaste complot en préparation. Abidjan est indexé.
« Le travail minutieux du service de renseignement a révélé un » grand complot » en préparation contre notre pays dont l’ultime but était de semer le chaos total, a indiqué Mouhamadou Sana. Et lui de poursuivre » les cerveaux à l’extérieur du pays sont tous localisés en Côte d’Ivoire ».
L’intention des comploteurs terroristes était d’aboutir mercredi 16 avril à un assaut sur la présidence du Burkina Faso par un groupe de soldats recrutés par les ennemis de la nation, a t’il ajouté.
Tout serait parti de communications interceptées entre un officier des Forces armées burkinabè et des chefs terroristes. L’officier Abdramane Barry en service au bataillon de la justice militaire est accusé d’avoir fourni des informations sensibles aux terroristes sur les positions et les mouvements des forces de sécurité, des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Cela a pour but de créer la révolte contre les autorités d’après le communiqué.
Ce complot visait aussi à déstabiliser l’armée avec la mise en place de stratégies de désorientation des services de renseignement pour susciter des arrestations massives et injustifiées.
Il faut dire que depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en 2022, les arrestations extrajudiciaires ou enlèvements en particulier de civils considérés comme hostiles au régime militaire se sont succédé.
Une dizaine d’autres officiers et de sous-officiers, dont le commandant Ouedraogo Frederic, ont été interpellés selon Mahamadou Sana. Mercredi, le capitaine Elysée Tassembedo, commandant du 12e régiment d’infanterie commando et du groupement des forces de sécurité du Nord, basé à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, a été arrêté à Ouagadougou.
Une source sécuritaire précise qu’il a été emmené vers une destination inconnue alors alors qu’il devait prendre part à une rencontre à l’état-major ». Depuis plus d’un an, la junte a interpellé plusieurs dizaines d’officiers militaires dont l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie Evrard Somda, tous accusés de « complot » ou de « tentative de déstabilisation des institutions républicaines ».
La Côte d’Ivoire est régulièrement accusée d’héberger des personnes qui « se sont activées dans une entreprise de subversion » contre le Burkina Faso, selon les autorités militaires. En juillet 2024, le capitaine Ibrahim Traoré avait affirmé qu’« un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina était installé à Abidjan.