Tunisie : le verdict du procès dit du « complot contre l’Etat » est tombé

En Tunisie, des peines de prison allant de 13 à 66 ans ont été infligées à une quarantaine d’accusés d’après des médias ce samedi 19 avril dans le cadre du procès pour « complot » contre le président Kais Saied.

Jugés coupables de « complot » contre la sûreté de l’Etat et « d’adhésion à un groupe terroriste », ces condamnés ne sont pas inconnus du grand public. Ils sont des personnalités de l’opposition, avocats et hommes d’affaires.

C’est le cas de l’ancien dirigeant du parti Ettakotal Khayam Turki qui a écopé de 48 ans de réclusion ou encore de l’influent homme d’affaires Kamel Eltaïef qui a reçu la plus lourde peine car condamné pour 66 ans. Quant aux figures politiques comme Issam Chebbi du parti Joumhouri, Jahwar Ben Mbarek co-fondateur de la coalition d’opposants du Front de Salut National ou l’ancien ministre du courant démocrate (centriste) Ghazi Chaouachi, , ils ont tous écopés de 18 ans de prison d’après leur avocat.

Ce procès qui a débuté le 04 mars et dont la dernière audience s’est tenue vendredi demeure pour certains observateurs de la vie politique tunisienne comme une mascarade.

La défense qui a critiqué un dossier « vide » a estimé que le président « instrumentalise le système judiciaire pour s’en prendre aux opposants et voix dissidentes ».

Depuis que ce qui est appelé le coup de force du président  Kais Saeid en 2021 qui lui a octroyé les pleins pouvoirs, les défenseurs et opposants regrettent un recul des libertés dans ce pays. En effet, bon nombre de politiciens, avocats, militants des droits humains, opposants et chroniqueurs critiques ont subi les affres de la justice avec des arrestations au printemps 2023. Ce, en lien avec un décret à interprétation très large qui réprime la diffusion de fausses nouvelles.

En février, le Haut-Commissariat de l’Onu aux droits de l’homme avait dénoncé la « persécution des opposants » « en Tunisie qui faisaient l’objet d’accusations pour avoir exercé leurs droits et libertés. Pour sa défense, le gouvernement a avancé la thèse selon laquelle la poursuite de ces personnes sont liées à  » des crimes de droit public qui de loin n’ont aucun lien avec des activités partisanes, politiques ou médiatiques. »

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