Pour la deuxième confrontation avec les députés ce lundi 14 avril, sur les questions d’actualité au gouvernement, le Premier ministre s’est livré à quatorze (14) questions des députés pendant trois heures d’horloge.
Ousmane Sonko est revenu sur les licenciements dans les structures privées et autres sphères étatiques, le coût de la vie et les dérives sur les réseaux sociaux qui ont été parmi les préoccupations phares des parlementaires.
Ce face-à-face du Premier ministre avec les députés a été l’occasion de revenir sur les questions brûlantes de l’heure, comme celle de l’indépendance de la justice. Celle-ci a occupé une place centrale dans les débats.
Sur ce point, le chef du gouvernement est revenu sur son rôle central dans le fonctionnement d’un pays.
Il contribue à stabiliser un pays, a-t-il rappelé : « l’indépendance de la justice ne signifie pas un gouvernement des juges, où les juges sont libres de tout faire », a tenté d’expliquer Ousmane Sonko.
Pour lui, il faut respecter deux aspects qui gouvernent les juridictions, que sont le principe de l’inamovibilité et leur soumission obligatoire à la loi.
Les juges ne doivent juger qu’avec leur intime conviction, sans recevoir aucune instruction a affirmé le chef du gouvernement.
Interpellé par le député Pape Djibril Fall, député non inscrit, sur la liberté d’expression en recul avec les nombreuses interpellations de journalistes et de chroniqueurs tous azimuts, le Premier ministre a été catégorique. Ce sera tolérance zéro, a-t-il répliqué.
« Désormais, la politique pénale, c’est zéro tolérance en la matière. » La diffusion de fausses nouvelles aura comme réponse zéro tolérance et que chacun assume, a-t-il précisé.
La liberté d’expression est garantie sur le fondement de la Constitution du Sénégal, mais pas ce qui s’ensuivra ajoute-t-il. Pour le Premier ministre, il n’est plus question de permettre que l’honneur des Sénégalais soient bafoués. Et cela est du ressort de l’exécutif.
Autre point prioritaire, le coût de la vie au Sénégal, notamment le loyer et les logements sociaux, mais aussi la réduction des denrées de première nécessité ont fait l’objet d’éclaircissements de la part du premier ministre. Selon lui, des efforts ont été consentis par l’État malgré le contexte difficile actuel.
Pour amoindrir le prix de l’électricité pour les ménages, notamment les plus démunis, Ousmane Sonko a annoncé la mise en place prochainement d’un comité sur les produits pétroliers pour réfléchir et trouver des solutions et des voies et moyens.
Pour cela, il s’agira de faire un tri afin de faire bénéficier ceux qui en ont le plus besoin.
« 500 ménages devraient être impactés par cette baisse selon les chiffres de l’ANSD », a-t-il annoncé.
Dans la foulée, il a aussi été interpellé sur les licenciements qui ont touché ces derniers jours certaines structures étatiques et privées comme le port autonome de Dakar, le Fongip ou le ministère du Pétrole et des Energies. En effet, la semaine dernière, le ministère de l’Intérieur a décidé du non renouvellement des contrats de 312 agents.
Sur ce point important, le Premier ministre a éclairé l’opinion de cette décision, qui est en réalité une émanation de la hiérarchie et non celle de l’autorité politique.
« Certains politiciens manipulent l’opinion tout en pensant que c’est un secteur sensible et que cela peut créer des soulèvements, mais ils peuvent vite déchanter », a expliqué M. Sonko. « Leur souhait est de déstabiliser le pays et qu’il soit sens dessus dessous. Je peux vous dire que, parmi ces policiers, il y en a qui ne peuvent pas écrire leurs propres noms ». Ils ont été recrutés sur la base de la politique a t’il affirmé.
S’agissant du port autonome de Dakar, les licenciements effectués se sont faits sur motifs, à en croire le ministre de l’Énergie, Birame Souleye Diop. Il s’agit de deux agents licenciés pour faute lourde, d’après le compte rendu du ministère du Travail. Quant aux 725 autres cas de licenciement, leurs contrats qui étaient basés sur un contrat à durée déterminée sont arrivés à terme.
M. Diop a expliqué que le ministère n’avait pas la possibilité de le renouveler. Concernant son ministère, qui est celui du Pétrole et des Énergies, le ministre a précisé que l’ancienne administration a utilisé de manière abusive des fonds destinés à une caisse d’avance limitée pour recruter. De 800.000 millions à 1 milliards 500 millions, le ministère ne pouvait plus faire face et a été obligé de mettre fin au contrat. Il fallait faire des corrections, estime-t-il.
Pour conclure, le chef du gouvernement a rappelé que les options de gouvernance établies visent la souveraineté économique. Il s’est par ailleurs dit, lui et son gouvernement, ouvert au dialogue et aux débats comme ceux tenus à l’Assemblée nationale. Il a déploré les débats de personnes et a invité l’opposition à s’opposer de manière républicaine avec un débat contradictoire basé sur les objectifs et programmes.
Rappelons que ce deuxième face-à-face du Premier ministre avec les députés s’est déroulé en l’absence d’une grande partie de l’opposition qui avait appelé à un boycott. Une occasion pour le Premier ministre d’expliquer l’orientation de son gouvernement, un exercice pour les députés de mieux contrôler l’action du gouvernement.