Le cas actuel du Gabon devrait-il servir d’exemple afin d’éviter toute frustration lors des prochaines élections en République Centrafricaine ?
Selon les dispositions de la Constitution de 2023, notamment l’article 67, seuls les candidats centrafricains d’origine, jouissant exclusivement de la nationalité centrafricaine, sont éligibles à la présidentielle à venir.
Ce principe soulève néanmoins plusieurs interrogations.
Le débat est déjà en cours sur la manière dont chaque candidat devra prouver ses origines, notamment pour ceux dont les parents sont nés avant 1930, voire décédés prématurément.
Dans un pays comme la République Centrafricaine, marqué par plusieurs conflits armés et où des villages ont été entièrement détruits, est-il vraiment possible, et surtout aisé, de retrouver les actes de naissance des parents nés avant 1950 ?
Une autre question se pose également : les enfants sont-ils obligés de conserver les archives de leurs parents, notamment dans les cas où ces derniers sont décédés depuis longtemps, voire orphelins ?
Au Gabon, les contestations concernant les dossiers rejetés de certains candidats ont déjà fait naître des tensions, mettant en péril la crédibilité des élections à venir.
Dans ce contexte, n’est-ce pas l’occasion pour le Conseil Constitutionnel centrafricain de se pencher sur les leçons tirées de l’expérience gabonaise afin d’éviter une crise électorale similaire en République Centrafricaine ?
Les actes de naissance suffisent-ils à justifier les origines des parents des candidats ?
Et que faire lorsque ces actes sont introuvables, en raison de la guerre ou de la perte de documents importants ?
Une réflexion et sensibilisation préventives s’avèrent essentielles pour éviter que le pays ne traverse de nouvelles crises, que le peuple a déjà assez endurées.
Adrien KOUNDOU-ZALIA
Journaliste d’investigation et Expert en Communication politique