Les autorités nigérianes ont gelé les avoirs de dix-sept entreprises, groupes et individus soupconnés d’activités terroristes, dont Simon Ekpa, leader indépendantiste autoproclamé de l’organisation Peuple indigène du Biafra (IPOB), qui milite pour l’indépendance du sud-est du Nigeria
« L’obligation de gel requise s’étend à tous les fonds ou autres actifs qui sont détenus ou contrôlés par les personnes et entités désignées, et pas seulement ceux qui sont liés à un acte particulier, à un complot ou à une menace de terrorisme ou de financement du terrorisme », a indiqué le comité des sanctions du Nigeria dans un communiqué publié jeudi.
En novembre 2024, Simon Ekpa, qui possède la double nationalité finlandaise et nigériane, a été placé en détention en Finlande. Il est soupçonné d’activités terroristes en lien avec sa campagne indépendantiste sur les réseaux sociaux qui aurait incité à la violence contre les civils.
Il a été accusé « d’exhortation publique à une infraction commise avec une intention terroriste » pour la justice finlandaise.
L’infraction présumée a été commise entre le 23 août 2021 et le 18 novembre 2024 dans la ville finlandaise de Lahti.
L’armée nigériane a lancé de son côté en mars 2024 un avis de recherche contre M.Ekpa et 96 autres individus, les accusant de terrorisme, d’extrémisme violent et de menaces sécessionnistes.
L’IPOB est l’un des principaux groupes séparatistes du pays. Il a été classé comme « organisation terroriste » par les autorités nigérianes en 2017.
L’ex-Biafra, une région déshéritée du sud-est, principalement peuplée par la communauté Igbo, a été le théâtre d’une guerre civile sanglante entre 1967 et 1970.
Après la mort de plus d’un million de personnes, dont beaucoup de famine, et l’échec de la rébellion, la « République du Biafra » a fini par réintégrer le Nigeria, un pays de près de 200 millions d’habitants, régulièrement secoué par des tensions intercommunautaires.
Les revendications pour l’indépendance de cette région n’ont pas disparu et continuent d’alimenter des tensions dans le pays.