Ça fait plusieurs années déjà qu’ils ont opté pour une réorganisation de leur secteur. À l’issue de l’une de leurs dernières assemblées générales, les vendeurs d’essence frelatée avaient même décidé de mener fortement des actions dans ce sens. En effet, les années passent, mais le fléau persiste.
Au Bénin, l’essence de contrebande continue de semer la mort. Encore une fois, des vies sont de nouveau parties en fumée dans les flammes provoquées par le kpayo.Le drame de Pobè est le énième enregistré sous nos cieux. Un incendie a fait six morts et d’importants dégâts matériels dans cette commune du Plateau. Cela fait suite à la collision de deux camions transportant des bidons d’essence frelatée.
À quand la fin de cette mésaventure ?
La chaine privée béninoise Radio Sêdohoun a reçu dans le Grand Direct (11 H 45 GMT) de ce jeudi 06 mars 2025, le président de l’Association nationale des vendeurs de l’essence frelatée communément appelée «kpayo», Henri ASSOGBA. Occasion pour le premier responsable des vendeurs du « kpayo » au Bénin de tirer des enseignements à la suite du dernier drame enregistré à Pobè, au sud-est du pays.
«Si des choses du genre se passent, on est obligé de remettre comme d’habitude le secteur dans les mains du Seigneur.» Il faut qu’on reste en prière et prier pour les âmes qui sont parties. Qu’est-ce qu’on peut sans la volonté de Dieu ? Quelqu’un qui va charger son camion, sa prière, c’est de rentrer sain et sauf. Même si tu dis ça et la nature a décidé autrement, tu ne peux rien. Il n’y a pas de secteur, il n’y a pas cette activité dans le monde entier où il n’y a pas de risques. L’essentiel, c’est de prier de temps en temps pour que, même si ça va venir, le danger diminue. On n’a pas le choix. Le destin de tout un chacun est tracé… »
Selon Henri ASSOGBA, ses pairs ne sont pas contre une reconversion en fleuve tranquille. À l’en croire, seul le Seigneur peut les sortir d’affaire. On est dedans. C’est Dieu qui va nous garder. À l’ensemble des vendeurs du « kpayo », on leur demande chaque fois de rester en prière. Seule la prière délivre. Si on trouve autre chose de plus rentable que ça, il n’y a pas de problème».
Toutefois, il invite une nouvelle fois les acteurs du secteur à la prudence accrue. « L’essentiel est que nous allons nous prendre au sérieux… », assure-t-il avant d’insister sur la nécessité pour ses pairs de veiller à chaque instant au grain pour éviter des situations dramatiques générées par une telle activité.
Au Bénin, le trafic illicite d’essence frelatée en provenance du Nigéria assure un revenu à plusieurs citoyens. La vente du liquide inflammable se fait à des coins de rue dans les localités. Des petits stands en bois sont parfois érigés par les commerçants et cela permet aux clients d’acheter le carburant.
Sidoine AHONONGA