« Les réseaux sociaux sont devenus aujourd’hui des voleurs de temps », retient Bomer Mahunan AGBABA

"Les réseaux sociaux sont devenus aujourd’hui des voleurs de temps", retient Bomer Mahunan AGBABA

L’ère numérique a transformé de manière indélébile la manière dont les adolescents et jeunes interagissent avec le monde qui les entoure. Parmi ces transformations, l’essor des réseaux sociaux est sans doute l’un des phénomènes les plus marquants. Les réseaux sociaux font partie intégrante de la vie des adolescents et jeunes aujourd’hui.

Facebook, Instagram, TikTok et d’autres plateformes occupent désormais une place centrale dans la vie quotidienne des jeunes.  Ces réseaux, bien que vecteurs de communication et d’expression personnelle, suscitent aussi de vives préoccupations en raison de leurs effets potentiels sur le bien-être mental et émotionnel des adolescents et jeunes.

De nos jours, de nombreux jeunes considèrent les réseaux sociaux comme un prolongement de leur vie sociale. En vérité, les plateformes sociales sont conçues pour rester en contact avec des amis, partager la vie personnelle et se connecter avec d’autres personnes qui partagent vos intérêts.

Les réseaux sociaux offrent aux jeunes une opportunité unique d’explorer et de développer leur identité. Ils peuvent s’exprimer de manière créative, tester différentes facettes de leur personnalité, et obtenir des retours immédiats de leurs pairs. Pour les jeunes en particulier, cette phase de la vie est cruciale pour l’affirmation de soi. Ils peuvent donc jouer un rôle positif dans le développement de la confiance en soi et de l’autonomie. Par conséquent, les réseaux sociaux offrent aux jeunes une chance exceptionnelle d’essayer d’expérimenter et d’apprendre qui ils sont et d’obtenir des retours immédiats des autres.

En effet, pour les jeunes, il est essentiel de passer par cette étape de formation du soi. De ce fait, les réseaux sociaux peuvent également favoriser la croissance de la confiance en soi et de l’établissement d’une individualité.

L’un des dangers majeurs liés à l’utilisation des réseaux sociaux est la dépendance qu’ils peuvent engendrer. ‘’Les réseaux sociaux : Comment activer un usage plus positif et conscient des jeunes ?’’, c’est d’ailleurs autour de cette thématique que s’est tenu ce samedi 1er mars 2025, le programme hebdomadaire ‘’Sans détour’’ de la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun. A l’occasion, l’enseignant-formateur en économie, gestion et en entrepreneuriat, consultant en audit social des organisations et écrivain, Bomer Mahunan AGBABA a décortiqué de long en large la préoccupation donnant des orientations claires à toute la jeunesse.

L’obsession de l’apparence, la recherche de validation extérieure et la popularité peuvent donner une personnalité plus centrée sur l’image et moins centrée sur l’évolution de compétences interpersonnelles solides. Les jeunes peuvent devenir plus narcissiques, moins empathiques et moins capables d’interagir socialement authentiquement en face à face. La pression sociale et l’estime de soi, l’addiction et la perte de temps, le cyberharcèlement, les comportements toxiques et la diffusion de fausses informations constituent des choses à bannir à tout prix.

Selon Bomer Mahunan AGBABA, pour les réseaux sociaux, il faut pouvoir « créer des contenus ». Il évoque les différents types de réseaux sociaux. « Généralement, les objectifs des réseaux sociaux, premièrement, c’est d’informer, de communiquer. C’est aussi un instrument de formation. L’utilisateur des réseaux sociaux est menacé. Aujourd’hui, il n’y a plus presque de vie privée pour ceux qui ne savent pas utiliser lesdits réseaux… » A l’en croire, les réseaux sociaux mettent des individus en danger, en insécurité pour « celui qui ne sait pas se donner les différents contours pour faire une option optimale desdites plateformes»

« Les réseaux sociaux sont considérés aujourd’hui par les jeunes comme un instrument de divertissement. C’est vrai que dans la conception également, ça peut divertir mais le divertissement a beaucoup plus pris le pan sur le professionnel, sur l’information, sur la communication, c’est ce qu’on constate aujourd’hui de façon malheureuse. Les réseaux sociaux aujourd’hui sont des vecteurs de déviance sociale. Nous constatons qu’au lieu de servir les jeunes, les réseaux sociaux les desservent. Ils sont pleins ses jeunes-là qui prennent les réseaux comme leurs chambres. Celui qui a été inspiré pour mettre en place les réseaux sociaux, ce n’est pas cette intention-là ; pas pour que ça puisse desservir les citoyens, que cela puisse en rajouter aux problèmes que les hommes ont mais pour que cela puisse vraiment servir ; aidé à communiquer, aidé à gagner de l’argent, aidé à rester en contact. »

Poursuivant dans sa logique, Bomer Mahunan AGBABA indique que « les réseaux sociaux sont devenus aujourd’hui des voleurs de temps, sont devenus des voleurs même dans les familles, sont devenus des destructeurs de couple. Ceux qui ont construit le téléphone ne l’utilisent pas comme nous. Les réseaux sociaux ont amené la jeunesse à un niveau qui l’a dépravé. La jeunesse aujourd’hui manque de repères à cause des réseaux sociaux qui sont un vecteur de socialisation malheureusement négative pour la jeunesse. »

Il note au-delà de tout que les réseaux sociaux peuvent transmettre les bonnes valeurs. Selon lui, il y a beaucoup de choses à faire de bien avec les plateformes existantes.

Sidoine AHONONGA

Médias