Paralysie de deux jours des secteurs de la santé et de l’enseignement au Sénégal

Deux secteurs clés du pays sont entrés en totale léthargie pendant quarante-huit (48) heures. Pas de cours dans les universités et arrêt des soins dans les hôpitaux du pays ce mardi 18 et  mercredi 19 février. À eux deux, leurs syndicats déplorent le manque de dialogue des autorités.

Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) et celui de l’enseignement supérieur (SAES) ont mis leurs menaces à exécution en décrétant une grève de deux jours. Le secrétaire général du Sames explique la tenue de la plate-forme revendicative face au mutisme latent des autorités. Selon Dr Mamadou Demba Ndour, la grève intervient en dépit de quatorze (14) rencontres faites avec l’ancien et le nouveau régime articulées autour de 84 points de revendications centrés sur sept qui n’ont donné aucune issue.

Le mot d’ordre est toutefois assorti du respect correct des urgences, a-t-il ajouté. Entre autres points de revendications, le syndicat dénonce l’absence de recrutement dans les professions libérales qui fait défaut depuis quatre années.

« Le personnel croule sous le poids du travail », explique-t-il.

A cela s’ajoutent la question relative à la pension de retraite. Selon Dr Ndour, le salaire des médecins constitué que d’indemnités, reste précaire une fois  à la retraite, l’impératif de la construction d’hôpitaux est une urgence du fait de l’inaccessibilité des structures de santé  dans les départements, un véritable casse-tête pour les populations ; enfin, la question relative à la couverture maladie universelle qui constitue une entrave aussi bien pour ces populations en termes de prise en charge d’une part puisqu’elle ne couvre pas la totalité des soins, et d’autre part le remboursement tardif de l’Etat pose d’énormes difficultés aux fonctionnements des structures sanitaires.

Du côté du Saes, l’accent est mis sur l’absence de négociation des autorités sur des questions essentielles après l’expiration de son préavis de grève le 13 janvier dernier. Joint au téléphone ce mercredi, le secrétaire général et national du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) affirme que le mouvement d’humeur a largement été suivi en attendant de recevoir les procès-verbaux toujours en cours.

David Celestin Faye, qui a fustigé le mutisme du ministre de tutelle et du gouvernement face à la plate-forme revendicative, est également revenu sur les motifs qui sont, entre autres : la non-réversion depuis près de cinq ans des pensions de retraite aux ayants droit des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés en violation de la loi sur le code des pensions civiles et militaires, le non-respect du protocole d’accord Saes-Gouvernement du 6 janvier 2023, l’inertie totale d’une tutelle dépassée et la non-application de l’accord signé en octobre 2023 non respecté.

Après un premier plan d’action, les deux syndicats campent sur leurs positions même s’ils restent ouverts à des discussions avec l’État. Chacune des parties gagnerait à venir avec des propositions claires et concrètes rappellent  leurs secrétaires.

Rappelons que le climat social du pays est en ébullition. La situation économique du pays est délétère obligeant l’Etat du Sénégal à dresser des mesures d’austérité tels que la réduction du train de vie de l’Etat ou encore la fin des subventions du prix de l’électricité pour les industries. Une décision qui intervient après la publication du rapport de la Cour des comptes qui met à nu un déficit budgétaire du pays estimé à 12%.

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