La RDC au menu des discussions lors du sommet extraordinaire de la SADC

Un sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est ouvert vendredi à Harare au Zimbabwe pour trouver des « solutions durables » à l’escalade du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Une grande partie de notre attention et de nos efforts doit être concentrée sur des solutions durables », a appelé en ouverture le secrétaire exécutif de la SADC Elias Magosi devant de nombreux chefs d’Etat, dont le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Après l’offensive éclair du M23 soutenu par le Rwanda ayant tué seize soldats dans les rangs de ses seize Etats membres, les dirigeants de cette organisation de coopération se sont réunis ensuite à huis clos pour « réévaluer leur réponse collective au rétablissement de la paix et de la sécurité en RDC », membre de la SADC.

Le choc causé en Afrique du Sud par la mort en une semaine de treize de ses militaires, engagés dans des missions de l’ONU et de la SADC près de Goma, tombée aux mains du M23, a alimenté un discours demandant le retrait de ses troupes sur la scène politique nationale.

A l’occasion de ce sommet, la SADC pourrait annoncer le retour de sa force déployée depuis fin 2023 dans le cadre de sa mission SAMIDRC, avait rapporté le média sud-africain Daily Maverick.

« Alors que nous pleurons nos pertes, la sécurité collective ne peut être ébranlée », a cependant exhorté vendredi l’actuel président de la SADC, le chef d’Etat zimbabwéen Emmerson Mnangagwa.

Ni la SADC, ni la Défense sud-africaine n’ont souhaité communiquer à l’AFP le nombre de leurs militaires, indiquant simplement qu’ils étaient initialement déployés à Sake et Goma.

Chercheuse dans le secteur militaire, Lindy Heinecken estime qu’il y a environ 1.300 soldats de la SADC en RDC, dont environ 1.000 Sud-Africains, les autres venant de Tanzanie et du Malawi.

Absent du sommet, le président congolais Félix Tshisekedi, devait y participer en visioconférence, selon Kinshasa.

Pilote d’une médiation ayant échoué entre ce dernier et son homologue du Rwanda Paul Kagame, le président de l’Angola, Joao Lourenço, principale puissance militaire de la région, n’a pas fait le déplacement à Harare, a constaté une équipe de l’AFP.

Après avoir déclaré que la SADC « condamnait dans les termes les plus forts les attaques des forces d’agression », Emmerson Mnangagwa a assuré que la « région était prête à intensifier ses efforts pour protéger les civils de la SADC contre toute forme d’instabilité, en conformité avec le pacte de défense mutuelle de la SADC ».

Le président rwandais Paul Kagame avait estimé jeudi que la SAMIDRC n’était « pas une force de maintien de la paix » et n’avait pas sa place dans cette situation ». Il a également prévenu l’Afrique du Sud qu’il n’avait pas peur d’une « confrontation » avec elle à ce sujet.

A distance, le chef d’État angolais avait de nouveau exhorté vendredi les dirigeants du Rwanda et de la RDC à reprendre les négociations en vue d’une rencontre à Luanda « de toute urgence ».

Le Rwanda n’a jamais admis son implication militaire dans le conflit, mais affirme que la RDC soutient et abrite le groupe armé FDLR, créé par d’anciens dirigeants hutus qui ont massacré les Tutsis pendant le génocide rwandais de 1994.

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