C’est un secret de polichinelle. Au Bénin, la ville côtière de Ouidah, berceau des traditions Vodun, a accueilli du 9 au 11 janvier l’édition 2025 des Vodun Days. Cela fut une célébration majeure du patrimoine spirituel et culturel béninois. Après l’édition 2024, qui a rassemblé près de 100 000 participants, cette édition s’est déroulée avec trois jours de festivités et un peu plus de 435 435.000ticipants.
Les Vodun Days constituent un rendez-vous annuel international qui célèbre l’art, la culture et la spiritualité Vodun. À l’heure du bilan de l’édition 2025, l’on pourrait s’interroger. La 2ᵉ édition constitue-t-elle une consécration ou un apprentissage continu ? À la question, la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun a donné ce samedi 18 janvier 2025 à 09 H GMT la parole au premier responsable des boconons des communes d’Ouidah, de Kpomassè et de Tori-Bossito à travers son programme hebdomadaire Sans détour. Selon Boconon Oladjidé CHOLE, nul ne doute de l’engagement du gouvernement actuel du Bénin à travailler à une mise en valeur touristique du culte vodun et de tout le potentiel artistique, voire esthétique, qu’offre ce culte encore assez méconnu.
Le vodun est une religion très puissante et il fallait constituer autour de celle-ci tous les éléments nécessaires au rayonnement culturel international du Bénin. Souvent méconnu ou mal compris, le Vodun est un système de croyances enraciné dans la spiritualité africaine qui rayonne bien au-delà des frontières du Bénin. De Haïti au Brésil, en passant par la Nouvelle-Orléans ou Cuba, il a laissé une empreinte indélébile sur les cultures du monde.
Le président de la fraternité des Boconons, Babalawos et Olouwos Tonagnon de la zone Ouidah-Kpomassè-Tori-Bossito (OKT) explique que le vodun est aujourd’hui une culture à la croisée des chemins, prêt comme toujours à s’adapter, mais pas à tout céder. Les remparts mis en place pour assurer ses arrières sont énormes et l’un des plus sûrs et des plus solides est l’homme ; l’homme pris dans un rapport social de communication au point de s’aliéner totalement et de se confondre au territoire qui l’a vu naître.
Pour Boconon Oladjidé CHOLE, « le Bénin est une terre sacrée. L’histoire du Bénin, c’est d’abord à partir du Vodun et pour finir, c’est Vodun. » Il poursuit son argumentaire en précisant que « les Vodun Days viennent corriger beaucoup de choses ; la profanation, l’inquiétude. Pour dire religion, la plus tolérante, la plus pragmatique, la plus amoureuse, c’est notre religion, la religion traditionnelle ; c’est notre religion endogène qui reçoit. » En scrutant quelques tableaux essentiels présentés sur les sites retenus, notamment la sortie des couvents, les rituels symboliques rassemblant dignitaires, adeptes et visiteurs, les parades de Zangbéto, figures protectrices des traditions Vodun, et la grande cérémonie Vodun, le point culminant des festivités, le dignitaire reconnait une réelle amélioration dans l’organisation. Il appelle à la grande mobilisation pour les prochaines éditions au profit de cet événement d’envergure.
« Il faudrait que les Béninois retournent à leur source. Il n’y a pas cette terre-là, cette partie-là au Bénin où il n’y a pas Vodun. Tout est Vodun. », clame-t-il.
Sidoine AHONONGA