Fu Gbidi Yèku bô kpétékan. Qui sème le vent récolte la tempête. Tant que vous avez le cœur pur, vous allez toujours éviter les pièges de l’ennemi. Aucune menace ne peut ébranler l’intrépide positionné au seuil de la demeure paternelle. Fu Yèku, qui va gouverner le Bénin en 2025, se révèle un grand signe.
Depuis la ville historique Ouidah, les aspects clés signalés par l’art divinatoire ont été exposés en attendant la suite du processus, notamment la grande cérémonie d’interprétations et les libations indiquées par le fâ. Fu Yèku annonce l’argent « akwè » et des enfants « adji » pour cette année.
Les différentes implications et le sens du signe seront éventuellement dévoilés plus tard par le collège des boconons assermentés. Mais l’on pourrait s’interroger sur les divinités à contenter en 2025 pour une traversée heureuse. Que garder à l’esprit à ce sujet ? Pour répondre à la préoccupation, la radio privée béninoise Radio Sêdohoun d’Agbotagon a reçu, dans le Grand Direct (11 H 45 GMT) de ce lundi 13 janvier 2025, le secrétaire général de l’Association des Fagbassa et Boconons du Bénin (AFAB), membre du Collège des Boconons, Boconon Ewassadja.
Dans cet entretien exclusif, ce garant de la tradition a d’abord indiqué l’importance de l’art divinatoire pour une nation. Selon lui, le « fâ » peut être au service de tout le monde, de tout individu comme de toute une nation. C’est un instrument de développement. C’est une richesse incommensurable, incontournable de progrès… »
À l’issue de la grande consultation annuelle Bénin Tôfa tenue lors des Vodun days, l’accent a été mis sur les divinités à contenter. « Les divinités qui ont élu domicile sur le Fu Gbidi Yèku. En premier, il faut parler de Minonnan, la reine mère vulgairement connue sous le terme de la sorcellerie. Il faut parler de Dumas. Il faut parler de Klouitô, les défunts. Il y a lissa sur le signe. Nous avons également Sakpata et il y a un Dan qui, en principe, serait érigé au bord d’une voie, qui est une entité de contribution et qui va permettre de favoriser une certaine prospérité. »
Chaque divinité étant liée à des fonctions spécifiques, Boconon Ewassadja est allé loin dans son développement. « Si nous prenons par exemple, la divinité Minonnan, c’est beaucoup plus pour la protection de la famille, donc de la nation béninoise, et également pour la procréation. Ça, c’est à observer au sein de la société. Lorsque je prends par exemple la divinité Danglatô, c’est une divinité qu’il faut contenter sur ce signe-là pour éviter la dispersion énergique, surtout l’énergie économique et financière.
Et lorsqu’on va contenter la divinité Danglatô, il faut contenter son contraire qui est la divinité installée au bord surement d’une brousse, qui va favoriser alors la distribution de la richesse afin que chaque Béninois se sente plus ou moins prospère au cours de l’année 2025. Je prends Klouitô. Ici, Klouitô a une fonction en réalité de protection, mais sur Fu Gbidi Yèku, le Klouitô qui est apparu là dit clairement avec ce signe-là que celui qui est mort ne peut plus mourir. Donc, c’est pour éviter les morts en groupe, parce que dans la cosmogonie du fâ, il y a plusieurs types de mort. Il y a mort par accident, par noyade, par incendie, par homicide, par pendaison. Donc, pour retourner cela, il faut contenter le Klouitô.
Et, nous prenons Lissa ; actuellement, on peut dire que les gens pensent que le prestige doit avoir ou doit revêtir. Ce prestige est entrain de ternir ou de vouloir ternir. Pour que ce prestige soit sauvegardé, il faut contenter ce lissa. Et c’est également une divinité qui protège parce qu’elle a une polarité de procréation. Il y a les Hoho (jumeaux) qu’il faut contenter pour permettre aux structures en charge des grands projets d’aller à terme. Il y a aussi Lègba sur ce signe-là. »
Le secrétaire général de l’Association des Fagbassa et Boconons du Bénin (AFAB), membre du Collège des Boconons, Boconon Ewassadja, a tenu à rassurer les uns et les autres sur les opportunités qu’offre le signe qui gouverne le Bénin en 2025. « C’est un des meilleurs signes. Je le dis et je le répète, mais de la même façon, lorsque les rituels ne sont pas exécutés comme cela se doit, ça expose. », a-t-il expliqué.
Sidoine AHONONGA