La liste des prisonniers politiques s’allonge en Guinée. Après Aliou Bah, président du parti MODEL, qui purge désormais une peine de 2 ans de prison, c’est au tour de deux autres opposants à la junte militaire d’être arrêtés. Il s’agit de Thierno Mamadou Bah et Mamadou Aliou Diallo.
L’un est membre du bureau exécutif de l’UFDG, le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, et l’autre secrétaire administratif de la même formation politique à Ratoma, l’une des principales communes de Conakry, la capitale guinéenne. Ces deux figures de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) sont en détention depuis le 5 janvier, soit la veille de la manifestation des forces vives, qui a donné lieu à des heurts sur plusieurs axes de la route Prince et au meurtre par balle de trois jeunes.
C’est au lendemain de cette manifestation qu’ils ont été placés sous mandat de dépôt et conduits à la maison centrale de Conakry. Ils sont accusés de participation à une « manifestation interdite ». Leur emprisonnement s’ajoute à celui du jeune Aliou Bah, lui aussi critique envers le CNRD.
Mardi, il a été condamné à deux ans de prison pour « offense » au chef de la transition, le général Mamadi Doumbouya. En Guinée, avec l’armée au pouvoir, il devient de plus en plus difficile pour l’opposition et la société civile de faire entendre leur voix.
D’ailleurs, la plupart des figures majeures de ces entités sont contraintes à l’exil. C’est notamment le cas de Cellou Dalein Diallo pour des raisons de procédure judiciaire et de Sidya Touré faute de maison à Conakry, car celle qui était en sa possession a été expropriée par les autorités de la transition.