Sensible baisse de la participation et accusations de fraudes après les élections au Tchad

Sensible baisse de la participation et accusations de fraudes après les élections au Tchad

C’est un faible taux  de participation qui ressort des élections législatives, provinciales et locales au Tchad de dimanche dernier (29.12.24).

Boycottées par l’opposition qui en avait appelée la population, la participation tournerait autour d’un taux national de 52, 37% après le dépouillement des bureaux de vote. Un constat fait par l’agence nationale de gestion des élections (Ange) notamment dans Ndjamena la capitale où il a seulement plafonné les 36, 22% alors que 8 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes.

Pour le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), cette baisse sur la participation s’explique par le caractère local des élections et sur le timing.

En revanche du côté de l’opposition, la satisfaction est au rendez vous. Celle-ci estime que les tchadiens ont compris les véritables enjeux du processus et ont tout simplement suivis leurs consignes.

Par ailleurs, l’opposition dans sa majorité fait état d’accusations de fraudes à l’encontre du MPS, le parti de l’actuel président Mahamat Idriss Déby. Fraudes traduites le jour du vote par des intimidations, fraudes et des bureaux de vote sans PV selon le RDNT- Le Réveil de l’ancien Ministre Albert Pahimi Padacké. Son porte parole Clément Siaka a déclaré qu’il s’agit d’un mécanisme utilisé par le MPS sachant que la sanction sera de mise si le parti prenait le risque de se présenter de manière légale et transparente face au peuple.

Mais le MPS récuse ces accusations de fraudes et promet la transparence. Toutefois il reconnaît des situations où il y a eu le zèle de certains candidats et d’autres qui ont mal agi martelant que cela n’existait pas qu’au Tchad. Le parti au pouvoir promet l’annulation ou la reprise du vote dans ces principaux zones.

« Les Tchadiens « font confiance à notre parole et quand nous leur disons que les résultats sont déjà fabriqués dans les ordinateurs, ils savent que c’est vrai », affirme le N°1 du parti Les transformateurs Succès Masra à l’AFP lundi.

Ce scrutin intervient dans un contexte géopolitique mouvant, avec le retrait en cours de l’armée française après la rupture d’un accord de coopération militaire remontant à la fin de la colonisation, des attaques du groupe jihadiste Boko Haram dans la région du lac Tchad et des accusations récurrentes d’ingérence dans le conflit qui ravage le Soudan voisin.

En attendant les résultats officiels qui seront publiés d’ici la mi-janvier, le RDNT annonce vouloir saisir la Cour Constitutionnelle et la Cour Suprême pour demander des dizaines d’annulation.

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