Libération des Français détenus au Burkina Faso : le Maroc réussit le pari

Quatre fonctionnaires français accusés d’espionnage et détenus depuis un an au Burkina Faso ont été libérés.

Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain, publié ce jeudi 19 décembre, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, a « répondu favorablement » à la demande de libération des quatre agents du renseignement français détenus à Ouagadougou depuis décembre 2023, grâce à une médiation du roi Mohammed VI.

Cet événement marque la conclusion d’un feuilleton qui aura duré un an et 18 jours.
Le 1ᵉʳ décembre 2023, alors que ces quatre membres de la DGSE se rendaient à Ouagadougou pour travailler avec l’Agence nationale des renseignements (ANR) du Burkina Faso, ils ont été arrêtés.
Ces fonctionnaires étaient accusés d’espionnage et de velléités déstabilisatrices. Les autorités burkinabè leur reprochaient également de ne pas avoir obtenu leurs visas en respectant la voie diplomatique officielle. De plus, les téléphones de service des agents contenaient des documents et des photos jugés sensibles par la sûreté burkinabè.

Depuis leur arrestation, de longues et infructueuses tractations ont été menées pour obtenir leur libération.
Le président du Togo, Faure Gnassingbé, avait dépêché des négociateurs au Burkina Faso, mais le régime du capitaine Ibrahim Traoré n’avait donné aucune suite favorable. C’est finalement la médiation du Maroc qui a permis de débloquer la situation.

Les relations entre Paris et Ouagadougou se sont considérablement détériorées à la suite du coup d’État de septembre 2022. L’ambassade de France au Burkina Faso n’est plus dirigée que par un chargé d’affaires depuis que les autorités burkinabè ont exigé le départ de l’ambassadeur Luc Hallade. En avril, deux conseillers politiques de l’ambassade avaient également été déclarés « persona non grata » pour « activités subversives » et sommés de quitter le pays.

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