Un migrant aux États-Unis : « Ici, je ne suis qu’un simple livreur de pizzas »

Des milliers de jeunes Africains ont rejoint les États-Unis ces dernières années, souvent via des routes migratoires complexes passant par l’Amérique centrale. Parmi eux, Hasmiou Bah, un jeune Guinéen parti de son pays dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais il s’est vite rendu compte que l’Amérique n’était pas tout à fait le rêve qu’il s’imaginait

Un périple éprouvant.
Hasmiou raconte que son voyage vers les États-Unis a commencé en Guinée en août 2023. De Conakry, il a rejoint Dakar, puis pris un vol vers le Nicaragua. De là, il a traversé plusieurs frontières, atteignant finalement la frontière entre le Mexique et les États-Unis, qu’il a franchie à pied pour entrer sur le sol américain. Il vit aujourd’hui à New York, où ses premiers mois ont été particulièrement difficiles.

« New York était débordé de migrants noirs. Les rues et les mosquées étaient nos principaux refuges. Pour ma part, je dormais dans la rue, exposé au froid chaque nuit. Je me réveillais presque congelé. J’étais devenu un mendiant, dépendant des passants. À un moment, je me suis demandé si l’argent dépensé pour arriver ici n’aurait pas été mieux, investi dans un projet en Guinée », confie-t-il.

Hasmiou Bah a engagé une procédure d’asile pour tenter de régulariser sa situation. Il explique que c’est ce que font la plupart des migrants comme lui, arrivés de manière irrégulière aux États-Unis.

« J’ai demandé l’asile, comme tous ceux qui arrivent ici clandestinement. Si ma demande est acceptée, cela me permettrait de travailler sans crainte ni méfiance de la part des employeurs. Ce sera aussi la fin du risque d’être arrêté et expulsé en Guinée. Bref, une réponse favorable à ma demande représente une chance de changer ma vie », explique-t-il.

Cependant, il reconnaît que cette procédure est longue et exigeante. En attendant une réponse, il ne peut exercer que des petits emplois.

Aujourd’hui, Hasmiou travaille comme livreur de pizzas pour un restaurant. Ce petit emploi lui permet de subvenir à ses besoins quotidiens. « Je suis simplement livreur de pizzas. Je transporte les commandes des clients du restaurant où je travaille. C’est ce travail de coursier qui me permet de m’en sortir au jour le jour », confie-t-il.

Malgré les difficultés et le « calvaire » qu’il dit vivre aux États-Unis, Hasmiou Bah n’envisage pas de retourner en Guinée, sauf s’il est expulsé. « Je suis ici pour longtemps, à moins qu’on me renvoie de force », affirme-t-il, déterminé à rester dans le pays.

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