Conakry : une plaisanterie tourne à l’affrontement entre un Guinéen et deux Sierra Léonaises

Un incident inhabituel s’est produit ce samedi en plein cœur du marché de Madina, le plus grand de Guinée. Ce qui semblait être une simple plaisanterie de la part d’un jeune commerçant guinéen a dégénéré en une vive altercation avec deux femmes sierra-léonaises, de passage dans ce lieu animé.

Tout a commencé lorsque les deux femmes, conversant en créole, la langue nationale de la Sierra Leone, se sont arrêtées devant l’étal du jeune commerçant. Ce dernier, apparemment amusé de les entendre, a lancé une phrase en soussou, une des langues les plus parlées à Conakry :

« Il y a encore des camions vides. Ils vous attendent. Vous serez tous expulsés. »

Accompagnant ses propos d’un éclat de rire, il ne se doutait pas que les deux femmes comprenaient parfaitement le soussou, ayant manifestement passé un certain temps dans la capitale guinéenne. Se sentant insultées, elles ont fait demi-tour et l’ont confronté.

« Ce que tu viens de dire là, c’est de la xénophobie. Tu ne sais pas qu’il y a plus de Guinéens en Sierra Leone que de Sierra-Léonais en Guinée ? »

Bien que le jeune commerçant ait tenté de calmer la situation en affirmant qu’il ne s’agissait que d’une plaisanterie, ses explications n’ont pas apaisé les deux femmes. L’une d’elles lui a donné une gifle, tandis que l’autre lui a craché au visage. Ces gestes ont immédiatement déclenché une bagarre, qui n’a duré que quelques minutes avant d’être interrompue par les témoins.

La tension entre les trois protagonistes ne s’est pas arrêtée là, puisqu’ils se sont ensuite échangés des injures particulièrement virulentes, sous les regards médusés des passants.

Cet incident survient dans un climat marqué par des tensions entre populations locales et étrangers résidant en Guinée. Depuis mardi, les autorités guinéennes ont lancé une opération visant à démanteler des lieux susceptibles d’abriter des activités criminelles ou illicites. Cette initiative, dirigée par le parquet général, a conduit à plusieurs arrestations et à l’expulsion de nombreux ressortissants sierra-léonais du territoire guinéen.

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