Près de 18,8 millions de Ghanaéens sont appelés aux urnes pour choisir leur président et leurs parlementaires dans un contexte de crise économique et de tensions politiques et sociales. Douze candidats prétendent au double scrutin de ce samedi (07.12.24) pour succéder à Nana Akufo Addo.
Parmi ces 12 candidats en lice figurent deux principaux qui retiennent l’attention des électeurs ghanéens. Le colistier du président sortant, Mahamadu Bawumia, vice-président depuis 2017 et de John Mahama, un ex-président.
Qui des deux sera aux commandes du Ghana ?
Depuis 1992, le pays est dirigé alternativement par le New Patriotic Party (NPP) et le National Democratic Congress (NDC). Mahamadu Bawumia, économiste de formation, prône la numérisation des activités pour sortir le pays de la situation actuelle marquée par une crise économique. John Mahama permet, lui, de ramener le Ghana à son état d’avant, mais son mandat (2012-2017) reste marqué par des problèmes financiers et des scandales de corruption.
Ainsi, le vote des jeunes s’annonce décisif dans un pays où ils occupent 56 % de la population. Pour les observateurs, le doute persiste sur l’influence des jeunes sur le débat public et sur la campagne. Leur poids dans l’espace politique semble difficile à évaluer, car force est de constater que peu de mobilisation et d’action collective sont menées dans le cadre d’objectifs politiques.
Toutefois, des mouvements de contestation portés par des jeunes ont vu le jour ces dernières années, comme FixTheCountry qui se veut un porte-voix pour plus de transparence, de justice sociale et de meilleure gouvernance.
Par ailleurs, l’orpaillage illégal (Stop Galamsey) a été l’un des slogans brandis lors de cette campagne électorale. En effet, des milliers de Ghanéens ont manifesté contre ce fléau environnemental pour une régulation de l’exploitation de l’or. S’il a constitué l’un des principaux objectifs de Nana Akufo Addo au lendemain de sa réélection, cette revendication a jusque-là trouvé une réponse limitée du gouvernement.
Et sept ans après, les conséquences environnementales sont lourdes. La moitié des cours d’eau ont été pollués par le mercure utilisé dans l’extraction et le régulateur du cacao ghanéen, deuxième producteur mondial.