La Sierra Leone a lancé la vaccination de milliers de membres des services de santé contre le virus Ebola, 10 ans après avoir été frappée de plein fouet par la maladie.
La Sierra Leone, la Guinée et le Liberia ont été les pays les plus touchés il y a 10 ans par la plus grande épidémie d’Ebola depuis la découverte du virus en 1976.
La Sierra Leone est la première de ces trois pays à lancer une campagne nationale de vaccination, qui cible les 20.000 personnes les plus exposées: les premiers intervenants, les guérisseurs traditionnels, les chefs religieux et les forces de sécurité. Ils recevront une dose unique du vaccin Ervebo.
Le processus a démarré lentement jeudi dans des centres de santé et des postes de police de la capitale, Freetown, a constaté un correspondant de l’AFP.
« Le vaccin contre Ebola est une très bonne chose pour nous, les travailleurs de santé », s’est réjoui Josephine Abdulai, 40 ans, après avoir été vaccinée dans une maternité de l’est de Freetown.
Elle dit avoir perdu cinq membres de sa famille à cause de la maladie en 2014. « Si ce vaccin avait été disponible à l’époque, leurs vies auraient pu être sauvées », dit-elle.
L’épidémie d’Ebola a tué environ 4.000 personnes en Sierra Leone, dont près de 7% du personnel de santé, entre 2014 et 2016.
La campagne, dirigée par le ministère de la Santé en partenariat avec l’alliance vaccinale Gavi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef, aura lieu dans les 16 districts du pays.
« Nous ciblons au moins 50 personnes par jour dans des endroits spécifiques de Freetown », a déclaré Foday Ambrose Marrah, responsable des opérations du ministère de la Santé à Freetown.
Même si « le traumatisme du virus Ebola est encore frais dans l’esprit des gens », certaines personnes hésitent à se faire vacciner, déplore-t-il.
La Sierra Leone n’a pas enregistré de cas d’Ebola depuis 2016, mais une épidémie en Guinée voisine en 2021 a entraîné une campagne de vaccination localisée dans les districts frontaliers.
Ebola est une maladie rare mais souvent mortelle, qui peut être transmise par contact avec des animaux infectés ou des personnes malades ou décédées.
Les symptômes comprennent une fièvre soudaine, des maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements et des saignements.
L’OMS estime que le taux moyen de létalité est d’environ 50%, mais précise que ce taux a atteint 90% lors d’épidémies antérieures.
Lorsque le virus Ebola a déferlé sur la Sierra Leone en 2014, il n’existait aucun vaccin homologué contre la maladie.
En 2019, l’OMS a préqualifié le vaccin Ervebo et Gavi a officiellement approuvé la constitution d’un stock mondial de 500.000 doses.
Les 20.000 doses de la Sierra Leone proviennent du stock financé par Gavi.