Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires des législatives de dimanche dernier qui a confirmé la suprématie du parti au pouvoir, les sénégalais se prononcent sur la future assemblée nationale.
Trouvée à un arrêt de bus en plein centre ville, Ami une jeune fille se dit sceptique sur le changement tant espéré pour cette 15ème législature. La transhumance est passée par là d’après elle avec les nombreux ralliements au Pastef.
Cette situation qui place le parti au pouvoir au sommet n’est pas nouvelle pour Ami puisque le Sénégal n’a jamais connu de cohabitation jusque là.
Avec 132 sur les 165 sièges qui composent le futur Parlement, le parti de Ousmane Sonko contrôle ainsi 78 % . Mais pour ce septuagénaire assis sous l’arbre à palabre à la cité Soprim, un quartier de Dakar, si le Pastef est majoritaire, il faut reconnaître que l’opposition dispose aussi de personnes expérimentées, valeureuses qui sauront régir.
M Niasse déplore toutefois une majorité mécanique comme ce fut le cas ces dernières années.
Il faut qu’ils soient des députés du peuple et non du parti, bien étudier les lois qui passent avant de les voter, ajoutant qu’il aurait voulu plus d’équilibre voire même une cohabitation.
Cette nouvelle reconfiguration à l’Assemblée nationale n’est pas nouvelle estime Mamadou Kante, journaliste à la 7tv.
Selon lui, le constat est que depuis 2000, la logique est la même. Naturellement, le parti au pouvoir bénéficie d’une majorité confortable que les sénégalais lui accordent pour pouvoir gouverner convenablement. Ce dernier rappelle que le président Wade avait eu 89 députés contre seulement 20 pour le parti socialiste arrivé deuxième.
De même pour Macky Sall en 2012 avec 119 députés sur 150 lors des législatives .
Ailleurs, au rond point de la zone B trouvée chez le boucher, Mme Ba pense que les législatives sont venues confirmer les résultats de la présidentielle qui ont tout bonnement refléter la volonté du peuple. Celle-ci est d’avis que les voix accordées au parti au pouvoir sont une manière de lui accorder les moyens de mettre en œuvre sa politique de rupture tant chantée.
Elle espère toutefois que les événements vécus lors de la 14 ème législature passeront aux oubliettes.
Même son de cloche pour M. Niasse qui se rappelle des micros arrachés, des députés qui se sont battus ou se sont insultés etc. Il faut que celle là (l’assemblée) soit différente d’une assemblée marquée par des comportements peu honorables, ajoute t’il.
Pour sa part, Astou qui se revendique militante du Pastef parle de raz de marrée pour le pastef et d’une chute libre pour les coalitions de l’opposition. Elle estime en revanche que le vœu des sénégalais est une assemblée de rupture acquise à la cause du peuple. Par là, elle veut faire comprendre que les députés devront pleinement jouer leurs rôles, voter des lois en faveur du peuple et non celui de l’Etat. Elle suggère une assemblée respectueuse de ses citoyens loin de l’image que la dernière a refletée qui n’avait rien d’une assemblée pense t’elle.
Avec 16 sièges pour takku wallu, la coalition portée par l’ancien président Macky Sall, sept (07) pour celle de l’ex Premier ministre Amadou Ba suivi de trois (03) sièges pour Saam sa Kaddu de Barthélemy Dias, le Parlement risque de se retrouver avec seulement 2 groupes parlementaires de l’avis de M. Kante. Ce qui pourrait constituer des soucis pour les partis d’opposition qui ne pourront pas bénéficier de certains appareils comme les commissions d’enquête parlementaire par exemple.
Avec cette majorité confortable que le peuple a accordée au parti au pouvoir, dimanche 17 novembre, cela devra permettre au président Diomaye Faye et à son Premier ministre de dérouler plusieurs projets et réformes en vue dont l’agenda de transformation du référentiel 2050, la reddition des comptes avec l’installation de la Haute Cour de justice composée de députés et de magistrats, conclut t’il . Celle-ci sera chargée de juger des personnes qui ont maille à partir avec la justice.