Alors que les américains se sont rendus dans les urnes ce mardi (05-10-2024) pour choisir leur 47e président, l’avenir des migrants dans ce pays semble incertain. Une élection historique car marquée par une campagne d’une tension inouïe. Ceci, avec comme fait marquant : la question migratoire qui a été au cœur de la campagne électorale. Donald Trump qui s’est illustré par la radicalité de ses propos et Kamala Harris qui a également prôné la fermeté dans l’accueil de population d’origine étrangère.
L’on se demande ainsi dans quelle mesure le thème de la migration largement débattu lors de la campagne peut peser sur l’issue de cette élection ? Dany Komla Ayida est Expert international. Selon le fondateur du cabinet Africa Label Group qui est conscient que le thème de la migration occupe en effet une place centrale dans la campagne présidentielle américaine et pourrait influencer significativement l’issue de l’élection. Il explique que les électeurs sont souvent sensibles aux questions de sécurité nationale, d’économie et d’identité culturelle, qui sont fréquemment associées à la migration. « C’est le cas notamment dans les États tels que la Californie, le Texas, la Floride voire New York. Ces États, en raison de leur taille, de leur économie dynamique et de leur proximité avec les frontières, attirent un grand nombre d’immigrants. Ils doivent donc gérer des questions complexes liées à l’intégration, aux services sociaux, et aux politiques migratoires. On a vu dans la campagne que les deux candidats n’ont pas démontré des propositions claires et convaincantes sur la gestion de l’immigration.
D’un côté, les électeurs qui craignent l’impact de l’immigration sur le marché du travail et les services publics pourraient se montrer favorables à Trump qui prône des politiques restrictives.
D’un autre côté, la candidate Harris qui a prôné l’importance de l’immigration pour l’économie et la diversité culturelle recueillir des voix d’une partie de la population perméable à un tel message », explique t-il.
Les sondages sur la question sont multiples et parfois même contradictoires dit M Ayida qui affirme que selon certains sondages, il est effectivement rapporté que la majorité des Américains souhaite une réduction de l’immigration, ce qui marque un changement significatif par rapport aux deux dernières décennies. À l’en croire, un tel changement dans l’opinion peut être attribué à des préoccupations concernant les ressources, la sécurité et l’intégration des immigrants. « Je n’ai pas rencontré d’études ou de reportages sur les réactions des migrants face à ces estimations. En général, on a relevé des situations relatives aux accusations dont ils font l’objet », précise t-il.
Selon l’expert, certaines personnes issues de l’immigration se sentent stigmatisées ou menacées par cette tendance, alors que d’autres chercheraient à s’intégrer davantage dans la société américaine pour contrer ces perceptions négatives. « Il n’est pas exclu que des organisations de défense des droits des immigrés intensifient leurs efforts pour sensibiliser le public aux contributions positives des immigrants à la société et à l’économie américaines. On attend le lendemain du vote et des résultats pour voir ce qui va se passer ».
Alors, à quoi les immigrés doivent-ils s’attendre dans un tel pays ?
Pour M Ayida, aux Etats-Unis en général, les immigrés doivent s’attendre à naviguer un environnement complexe, souvent marqué par des sentiments ambivalents. Les attitudes peuvent varier d’un état à l’autre. Les nouveaux immigrés peuvent rencontrer des défis liés à l’intégration, tels que l’accès à l’emploi et aux services sociaux, ainsi que des préjugés. Cependant, ils peuvent également trouver des opportunités dans des communautés accueillantes, des réseaux de soutien et des programmes d’aide à l’intégration.
« C’est une situation complexe qui mérite l’attention de tous », met-il en garde.
Mais selon Dani Ayida, la capacité d’un candidat radical comme Donald Trump à mettre en œuvre les mesures annoncées lors de la campagne dépend de plusieurs facteurs, notamment de la composition du Congrès, des dynamiques politiques internes et des réactions de l’opinion nationale. Bien que Trump ait réussi à imposer certaines politiques d’immigration durant son mandat précédent, il affirme toutefois que mettre en œuvre des changements radicaux nécessite souvent un consensus politique, ce qui peut être difficile à obtenir dans un climat partisan. De plus, selon lui, des défis juridiques peuvent surgir, comme cela a été le cas pour certaines de ses initiatives passées. En somme, même si le candidat républicain peut proposer des mesures ambitieuses, leur réalisation effective est soumise à de nombreuses contraintes politiques et institutionnelles.