Ils sont 117 à avoir foulé le sol de l’aéroport samedi( 19 10 2024). Ce sont des ressortissants sénégalais rapatriés volontairement du Liban, pays en proie à une escalade de violence dans le cadre du conflit au Proche-Orient.
Accueillis par Bassirou Diomaye Faye, qui s’est réjoui de leur retour au Sénégal, ces hommes, femmes et enfants ont atterri à Dakar, le cœur lourd. Si beaucoup d’entre eux s’interrogent sur leur avenir après des années passées au Liban, d’autres regrettent d’avoir laissé derrière eux leurs familles libanaises, alors que les bombardements s’intensifient.
Certains, qui avaient initialement exprimé le souhait de rentrer, ont finalement retiré leur demande de rapatriement malgré le climat d’instabilité, selon le ministère en charge du rapatriement. En effet, un communiqué du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères précise que, sur 215 Sénégalais enregistrés, seuls 87 avaient confirmé leur intention de retour. Parmi eux, 53 ont pris le vol, 5 étaient déjà partis, et 29 ont retiré leur demande à la dernière minute. Le gouvernement reste toutefois engagé à fournir une assistance consulaire aux compatriotes encore sur place, à travers son consul honoraire établi au Liban.
Depuis plusieurs semaines, le Liban est la cible de frappes israéliennes qui se sont intensifiées après l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, fin septembre au sud de Beyrouth.
Le 6 octobre dernier, l’ONG Actions pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) avait déjà lancé un appel pour le rapatriement d’urgence des Sénégalais vivant au Liban. Cet appel faisait suite au décès d’une compatriote dans ce pays où les bombardements israéliens connaissent une recrudescence.
Quelques heures avant l’arrivée des ressortissants sénégalais, une centaine de Libanais établis à Dakar ont manifesté pour dénoncer l’offensive israélienne. Les protestataires scandaient des slogans tels que « Israël criminel » et « Free Lebanon » (Libérez le Liban), avec des pancartes dénonçant la guerre au Liban et à Gaza, qu’ils qualifiaient de « tragédie sans nom ».
En août dernier, lors d’un rassemblement de soutien aux Palestiniens, le Premier ministre Ousmane Sonko avait accusé Benjamin Netanyahou de poursuivre la guerre à Gaza pour assurer sa survie politique. Il avait alors préconisé l’isolement d’Israël pour « faire cesser cette barbarie cautionnée par certains pays occidentaux ».